« Il existe d’autres solutions que les voitures électriques pour une mobilité durable », selon l’industrie automobile italienne

Les véhicules électriques ne sont pas le seul moyen efficace de réduire les émissions de dioxyde de carbone du secteur ; c’est ce qu’a déclaré Paolo Scudieri, président de l’Associazione Nazionale Filiera Industria Automobilistica (Anfia). Selon lui, d’autres technologies peuvent également aider l’industrie à respecter les mêmes objectifs d’émission tout en préservant un savoir-faire et des emplois cruciaux en Italie.

« Il faut prendre conscience que d’autres carburants, d’origine biologique ou synthétique, peuvent également contribuer de manière tangible à rendre le secteur automobile plus durable », a souligné M. Scudieri lors de l’assemblée générale de l’Anfia, l’organisation qui chapeaute les entreprises du secteur automobile italien.

« Cela vaut aussi pour l’hydrogène. Entre autres, on peut noter que l’Italie a déjà enregistré des investissements importants dans cette technologie », fait valoir M. Scudieri.

Emplois

L’utilisation de carburants d’origine biologique ou synthétique permettrait au secteur automobile de continuer à utiliser des moteurs à combustion traditionnels, mais dans une version modifiée. Un passage massif aux voitures électriques alimentées par des batteries ne serait ainsi pas nécessaire.

« Se concentrer exclusivement sur les batteries, un secteur actuellement dominé par les fabricants asiatiques, pourrait potentiellement mettre en danger environ 73.000 emplois en Italie au cours des prochaines années », a averti M. Scudieri.

« Cette perte ne pourrait pas être compensée par les quelque 6.000 nouveaux emplois qui pourraient être créés par l’introduction de la mobilité électrique dans le pays. »

« L’Italie compte environ 2.200 fabricants de composants pour le secteur automobile », a ajouté M. Scudieri. « Dans ce groupe, cependant, peut-être 450 entreprises seraient contraintes de fermer leurs portes parce qu’elles ne se sont pas suffisamment adaptées au passage de la production automobile aux solutions électriques. »

Intérêts nationaux

La Commission européenne envisage d’obliger le secteur automobile à éliminer complètement les émissions de dioxyde de carbone d’ici le milieu de la prochaine décennie.

Cette mesure, qui fait partie d’un ensemble plus vaste d’interventions lancées l’année dernière pour lutter contre le réchauffement de la planète, rendrait impossible la mise sur le marché de nouveaux véhicules équipés de moteurs à combustibles fossiles.

« Au Parlement européen, un débat sur un certain nombre de mesures climatiques est prévu prochainement », a noté M. Scudieri. « L’élimination progressive des moteurs à combustion interne d’ici le milieu de la prochaine décennie est également à l’ordre du jour. »

« Cependant, il n’y a pas de position prédominante à ce sujet au sein des différents groupes politiques du Parlement européen. Chaque voix sera importante dans le processus de décision. J’espère donc que les représentants italiens voteront en ayant à l’esprit les intérêts de leur pays. »

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