Le tourisme spatial a le vent en poupe et est amené à se développer lors de cette décennie. La Chine l’a bien compris et ne veut pas louper le coche. Avec sa nouvelle station spatiale, elle va avoir de quoi faire saliver ses touristes.
L’an dernier, la Chine a mis en orbite avec succès Tianhe, le module central de sa station spatiale, Tiangong. Dans les prochains mois, elle doit y ajouter deux autres modules. Ce qui la rendra pleinement opérationnelle, théoriquement dès la fin de l’année. Avec également des missions de ravitaillement en fret et des missions avec équipage, au total, il n’y a pas moins de six missions prévues en 2022.
Pendant ce temps, la Chine réfléchit déjà à y envoyer des touristes. Des personnes sans formation d’astronaute formelle pourraient bientôt visiter la station spatiale, rapporte Space.com.
« Ce n’est pas une question de technologie mais de demande », a déclaré Yang Liwei, qui est entré dans l’histoire en 2003 en devenant le premier astronaute chinois à aller dans l’espace. « Et cela peut être réalisé en l’espace d’une décennie, tant que la demande existe. »
Zhou Jianping, concepteur en chef du programme chinois de vols spatiaux habités, a ensuite complété les déclarations de son collègue, en expliquant que le vaisseau spatial Shenzhou pourrait être utilisé pour le tourisme spatial.
Fusée réutilisable
Le vaisseau Shenzhou n’est pas la seule option qui s’offrira à la Chine pour faire visiter sa station aux touristes. Le pays travaille au développement d’une fusée réutilisable pour les vols habités, elle-même capable de lancer un nouveau vaisseau spatial, plus grand et partiellement réutilisable, vers la station spatiale. Cette nouvelle approche permettrait à un plus grand nombre de personnes de s’envoler vers l’espace en même temps.
Avec cette nouvelle génération de véhicules spatiaux, la Chine compte transporter des équipages de 6 à 7 personnes, soit le double des 3 passagers que permettent actuellement de transporter les vaisseaux Shenzhou.
Les sociétés privées chinoises s’activent également
Côté privé, on s’active aussi. Ainsi, Space Transportation, spécialisée dans les avions spatiaux, met au point une « fusée avec des ailes » pour le tourisme spatial et les voyages de point à point, avec pour objectif un premier vol suborbital en 2025. Les vols orbitaux sont prévus pour 2030 environ.
D’autres entreprises ont flairé le bon coup, ce qui ne devrait pas déplaire à l’agence spatiale chinoise. « Les programmes commerciaux peuvent contribuer à réduire les coûts et à améliorer l’efficacité des activités spatiales, ce qui profitera également aux acteurs traditionnels dans ce domaine », a souligné Wu Ji, chercheur au Centre national des sciences spatiales du CAS.