Alors que les temps incertains de la guerre et de la crise énergétique peuvent décourager plus d’un investisseur, le célèbre Warren Buffett reste serein. Lors de la crise financière précédente en Europe, il a su sortir son épingle du jeu. Voici ses astuces pour naviguer à travers la tempête du nouveau marasme économique européen : une crise, ce sont surtout des opportunités de faire une bonne affaire et d’acquérir des actifs pour moins que ce qu’ils valent.
Alors que les investisseurs fuient le continent, Buffett ne se décourage pas, et voit des opportunités pour investir. « Cupide où d’autres ont peur », a-t-il déjà décrit sa vision de l’investissement, rapporte Markets Insider. Pour les marchés européens, il n’en est pas à son coup d’essai : il avait déjà jugé la crise de la dette dans la zone euro, survenue après le krach boursier de 2008, comme une opportunité pour mettre la main sur des offres au rabais. « Les nouvelles étaient mauvaises, mais les prix étaient bons », analysait-il après-coup.
« Le fait qu’il y ait des problèmes en Europe – et il y en a beaucoup, et ils ne vont pas disparaître rapidement – ne signifie pas que vous ne devez pas acheter d’actions », analysait-il en 2013 déjà, sur l’antenne de CNCB. Et l’Europe, aujourd’hui, connaît encore son lot de problème : guerre à ses portes et crise des prix de l’énergie, qui amènent des pertes sur les marchés boursiers et font craindre le pire : la récession ou même la stagflation (voire un débordement de la guerre). Même si des pommes (2010-) ne sont pas des poires (2022), la place financière est aujourd’hui aussi devant un marasme économique.
« Opportunité d’achat », mais pas n’importe quoi
« Si vous pensez que l’Europe va être sur le devant de la scène, ce qui est certainement le cas, et qu’elle va disposer d’un énorme pouvoir d’achat… alors vous considérez les problèmes comme une opportunité d’achat », imaginait-il ainsi, lors de la crise financière. Aujourd’hui il est impossible de dire quelle sera l’issue de cette crise, où en sera l’Europe et quel sera son pouvoir d’achat. Mais dans tous les cas, les clés d’analyse de Buffett restent intéressantes.
D’abord, les tensions géopolitiques ne le découragent pas. Alors que les Américains se faisaient bombarder à Pearl Harbor, en 1942, il est parti vider son compté épargne et acheter ses premières actions, se remémorait-il en 2013, non sans une once de storytelling sans doute. « Je les ai achetées parce que je pensais que les actions étaient bon marché et qu’on finirait par gagner la guerre, et pareil en Europe. »
Ensuite, le lieu géographique où une société a enregistré son siège social n’a pas d’importance: il faut avant tout regarder la qualité et la capitalisation de la société. Même si, rappelle le vétéran de Wall Street, il fallait quand même être plus attentif en s’intéressant aux entreprises d’Europe du Sud (ces pays étaient particulièrement endettés). « Si je comprends bien l’entreprise, que j’ai confiance et que j’admire la direction, et que le prix est correct, nous achèterons là-bas », décrivait-il comme condition.
En 2014, il a ajouté qu’en temps de guerre, il vaudrait mieux garder ses actions, contrairement à l’or, au cash, ou encore au bitcoin (qu’il n’a d’ailleurs jamais apprécié). Aujourd’hui donc, on peut facilement imaginer que ce moment de faiblesse que l’Europe est en train de traverser présente une aubaine pour Buffett, pour jeter son dévolu sur une affaire qu’il pourrait acquérir pour bien moins que ce qu’elle vaut.