L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a élaboré un plan en dix étapes pour permettre à l’Union européenne de réduire de plus d’un tiers ses importations de gaz russe d’ici un an. Une telle réduction semble nécessaire, car le dictateur russe Vladimir Poutine n’est que trop heureux d’utiliser l’approvisionnement en gaz naturel comme arme économique et politique.
À ce jour, l’Europe est fortement dépendante du gaz russe. Selon les chiffres de l’AIE, l’UE a importé 155 milliards de mètres cubes de gaz naturel de Russie l’année dernière. Cela représente environ 45% de ses importations et près de 40% de sa consommation totale de gaz.
Comment réduire les importations de gaz russe ?
Selon l’AIE, nous devons réduire considérablement les importations de gaz russe. « Personne ne se fait plus d’illusions. Le fait que la Russie utilise ses réserves de gaz naturel comme une arme économique et politique montre que l’Europe doit agir rapidement pour se préparer à la grande incertitude des approvisionnements en gaz russe l’hiver prochain », souligne Fatih Birol, haut responsable de l’agence. « L’Europe doit rapidement réduire le rôle dominant de la Russie sur ses marchés de l’énergie et développer les alternatives le plus rapidement possible. »
Pour aider l’Europe à réduire sa dépendance au gaz russe d’ici un an, l’AIE a élaboré un plan en dix étapes. « Ce plan permettra non seulement de réduire les importations de gaz russe, mais aussi de soutenir le passage aux énergies vertes de manière sûre et abordable », explique Birol.
L’AIE est convaincue que ce plan permettra à l’UE de réduire ses importations de gaz russe d’au moins 50 milliards de mètres cubes d’ici un an. Soit une réduction de plus de 33%. De nombreux facteurs inclus dans le plan sont des éléments clés de la feuille de route de l’AIE visant à devenir neutre en carbone d’ici 2050.
10 étapes
Voici un aperçu des dix étapes décrites dans le plan :
- Ne pas signer de nouveaux contrats de fourniture de gaz avec la Russie. Cela permettra une plus grande diversification de l’offre cette année et les années suivantes.
- Remplacer les approvisionnements russes par du gaz provenant de sources alternatives. Cela permettra d’augmenter les approvisionnements en gaz non russe d’environ 30 milliards de mètres cubes en un an.
- Introduire des obligations minimales de stockage de gaz. Cela permettra d’accroître la résilience du système gazier pour le prochain hiver.
- Accélérer l’introduction de nouveaux projets d’énergie éolienne et solaire. Cela permettra de réduire la consommation de gaz de 6 milliards de mètres cubes en un an.
- Maximiser la production d’électricité à partir de la bioénergie et de l’énergie nucléaire. Cela permettra de réduire la consommation de gaz de 13 milliards de mètres cubes dans l’année.
- Appliquer des mesures fiscales (à court terme) pour les bénéfices exceptionnels afin de protéger les consommateurs d’électricité vulnérables contre les prix élevés. Cela devrait permettre de réduire les factures d’énergie, même lorsque les prix du gaz restent élevés.
- Accélérer le remplacement des chaudières à gaz par des pompes à chaleur. Cela permettra de réduire la consommation de gaz de 2 milliards de mètres cubes dans l’année.
- Accélérer l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les bâtiments et l’industrie. Cela permettra de réduire la consommation de gaz de près de 2 milliards de mètres cubes dans l’année.
- Convaincre les consommateurs de baisser le chauffage d’un degré. Cela permettra de réduire la consommation de gaz d’environ 10 milliards de mètres cubes dans l’année.
- Accroître les efforts pour diversifier les sources d’énergie et les décarboniser. La sécurité électrique de l’Europe sera ainsi moins dépendante des approvisionnements en gaz disponibles.