Les agences de notation Moody’s et Fitch ont réévalué la capacité de la Russie à rembourser ses dettes. La note baisse de 6 crans.
La Russie est en risque « élevé » de défaut de paiement. Moody’s déplace la note de la Russie de Baa3 à B3. Fitch fait passer sa note de B à BBB. La semaine dernière l’agence S&P avait déjà dégradé la note de la dette souveraine.
Moody’s s’explique dans son rapport : « La dégradation de plusieurs crans de la note de la Russie et le maintien de l’examen en vue d’une nouvelle dégradation ont été déclenchés par les sanctions sévères que les pays occidentaux ont imposées à la Russie, y compris la sanction de la Banque centrale de la Fédération de Russie et de certaines grandes institutions financières. »
Il est vrai que les Occidentaux et particulièrement l’UE ont touché directement la Banque centrale de plein fouet en parvenant à geler une partie de ses réserves en devises internationales.
De son côté, Fitch envisage le risque d’un non-paiement de la dette : « La sévérité des sanctions internationales en réponse à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie a accru les risques pour la stabilité macrofinancière, représente un choc énorme pour les fondamentaux du crédit de la Russie et pourrait saper sa volonté de rembourser la dette publique. »
Les occidentaux ont également privé les banques russes d’accéder au système d’échanges interbancaires Swift (en tout cas une partie d’entre elles). Les experts ne sont pas vraiment d’accord sur l’efficacité des sanctions économiques. Et même si elles se montrent efficaces, il est peu probable qu’elles fassent reculer Poutine à court terme.
Néanmoins, la Banque centrale serait actuellement privée de la moitié des 630 milliards qu’elle avait accumulé comme « trésor de guerre ». Il faut toujours près de 110 roubles pour acheter 1 dollar contre 75 au début du mois de janvier. Les investisseurs internationaux ont fui les actifs russes et les multinationales ont abandonné leurs investissements. La Russie fait tout son possible pour bloquer les fuites de capitaux des Russes eux-mêmes alors que des files interminables se dressent aux abords des guichets automatiques.
Pourtant, la dette publique russe n’est pas élevée, elle n’est que de 20% par rapport au PIB. C’est l’avantage quand on est un pays station-service qui a profité de l’augmentation des prix de l’énergie. A titre de comparaison, la Belgique a une dette publique qui dépasse les 100% de PIB mais a une note de Aa3.