Selon l’agence de notation russe ACRA, les banques russes ont importé quelque 5 milliards de dollars en devises étrangères en décembre de l’année dernière. C’est presque le double de l’année précédente. Un geste intelligent de la part des banques, qui avaient anticipé les sanctions économiques bien à l’avance.
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Après que le président Vladimir Poutine a annoncé lundi soir qu’il considérait les régions de Luhansk et Donetsk comme indépendantes, l’Occident a fait pleuvoir les sanctions sur le pays, avec l’espoir de porter un coup économique aux Russes.
Cependant, le monde bancaire russe s’était déjà préparé face aux possibles sanctions. En décembre 2021, par exemple, elles ont acheté pour 5 milliards de dollars de devises étrangères. En décembre 2020, ce montant n’était que de 2,65 milliards de dollars, soit près de la moitié. Cela permet aux banques russes d’atténuer un peu le choc des sanctions occidentales, note l’agence de presse Reuters.
La devise étrangère sert de sécurité contre la dévaluation du rouble ou une augmentation soudaine de l’inflation. Ces deux scénarios sont très probables maintenant que Poutine a envoyé des « troupes de la paix » dans les régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk.
Cependant, ces 5 milliards de dollars restent un petit montant comparé aux 18 milliards de dollars d’argent étranger que les banques russes avaient mis en réserve en 2014, lorsque Poutine a annexé la Crimée et que le rouble a connu une chute libre.
Sanctions occidentales
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont tous annoncé une série de sanctions touchant la finance russe.
Les États-Unis ont interdit tout lien économique avec les entreprises de Donetsk et de Luhansk. En outre, le gouvernement russe a vu son financement occidental coupé (la Russie peut plus lever d’argent à l’ouest et ne peut plus négocier sa nouvelle dette sur les marchés européens et américains), les actifs de deux grandes institutions financières russes sont gelés et l’élite russe proche de Poutine est également directement visée.
L’UE a également conclu un accord entre ses États membres – comme les États-Unis – pour refuser au gouvernement russe l’accès au marché des capitaux. Plusieurs personnalités du gouvernement et du monde des affaires russes seront placées sur une liste noire et se verront interdire l’entrée dans l’UE. L’Allemagne a quant à elle déjà suspendu la certification du gazoduc Nord Stream 2, envoyant ainsi un signal fort à Poutine.
Le Royaume-Uni a annoncé son premier train de sanctions mardi après-midi. Boris Johnson a concentré ses efforts sur quelques banques spécifiques et plusieurs oligarques de haut rang. Tous les avoirs de cinq banques russes et de trois personnes – apparemment proches de Poutine – seront gelés. Il leur est également interdit d’entrer dans le pays et il est interdit aux hommes d’affaires britanniques de commercer avec eux. Dans l’ensemble, ces mesures sont assez légères. Le Premier ministre britannique ne semble pas encore avoir sorti l’artillerie lourde.