En Chine, les entreprises de transport de personnes, comme le service proposé par Uber, sont visés par le gouvernement. Pékin entend réguler les salaires et les heures de travail, pour des meilleurs conditions pour les chauffeurs. Un fait d’actualité qui fait écho à la situation de crise au gouvernement bruxellois, qui doit trouver une solution après l’interdiction d’Uber dans la capitale.
Le gouvernement chinois veut réguler le secteur des LVC (location de véhicules avec chauffeur, comme Uber, encore appelé VTC). Ces dernières années, les entreprises ont pu fortement se développer, notamment car un certain laxisme régnait.
D’abord, la directive du ministère chinois des Transports, reprise par BFM Business exhorte les entreprises, dont la plus populaire est Didi, à « garantir une rémunération décente » aux chauffeurs, qui ne doit « pas être inférieure au salaire minimum local ». Les entreprises sont également invitées à « participer à l’assurance sociale ».
Ensuite, le gouvernement vise les heures de travail. Les entreprises doivent faire en sorte que les chauffeurs aient des temps de « repos raisonnables ». Les heures supplémentaires sont également dans le collimateur. Les entreprises ne doivent plus inciter les chauffeurs à en faire juste pour atteindre des objectifs.
Régulation de secteurs
En Chine, ces services numériques sont très populaires. Les Chinois commandent à manger, commandent des vêtements et taxis via leur smartphone. Pour le secteur de la livraison de repas, le gouvernement avait également imposé des régulations, au mois de juillet, pour améliorer les conditions de travail des livreurs, surmenés.
Depuis quelques mois, on sent comme une envie en Chine de tout réguler, par secteur, pour différentes raisons. Jeux vidéos et limitation du temps de jeu pour les mineurs, géants de la tech avec des lois strictes, et la communication dans le fret maritime en empêchant le partage des données entre le bateau et sa base.
Dans le viseur aussi : l’entrée en bourse de Didi?
Didi, géant du secteur LVC en Chine, était entrée à la bourse de New York fin juin, ce qui lui a permis de lever 4,4 milliards de dollars. Les Etats-Unis sont le grand rival économique de la Chine, donc cette action n’a évidemment pas plu aux autorités. Elles auraient demandé à Didi de se retirer de la bourse américaine, et planifient de durcir les conditions pour des cotations à l’étranger, pour les entreprises chinoises. La Chine est surtout inquiète en matière de cybersécurité, et veut ainsi instaurer un examen des risques parmi ces conditions. Aux entreprises de privilégier les bourses nationales.
Didi est également visé par une enquête administrative, visant sa collecte de sonnées privées. L’enquête est en cours depuis juillet, juste après son entrée en bourse.
Une inspiration pour Bruxelles ?
Depuis l’interdiction d’Uber dans la capitale vendredi dernier, par la Cour d’appel, le gouvernement bruxellois est sous tension : deux plans pour trouver une solution ont été déposés. D’un côté, Groen, Défi, Open VLD, et One.brussels qui reprend les propositions qu’Uber avait données pour résoudre la crise. De l’autre côté, le PS critique l’inspiration d’Uber justement, et refuse de soutenir le projet d’ordonnance, en proposant son propre texte. Les socialistes ne veulent pas du modèle économique du géant américain. Le souci est que cette question aurait dû être tranchée depuis bien longtemps. Bruxelles traîne ce boulet depuis bien trop longtemps.
Le gouvernement devra en débattre la semaine prochaine, mais ce qui semble sur la table est un mélange des deux textes : le plan du PS pour la situation globale, et le plan des autres partis de la majorité pour la situation des chauffeurs immédiatement touchés. En attendant, l’absence de 2.000 véhicules sur l’offre de « taxis » dans la capitale se fait sentir, des internautes se plaignant, le week-end passé, de temps d’attente anormalement longs.