Ce mardi, la Maison Blanche a annoncé la mise en œuvre d’une manœuvre de très grande ampleur avec d’autres grandes puissances mondiale, visant à faire baisser les prix de l’énergie. Gare à la réaction des pays de l’OPEP+.
Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient très bientôt puiser dans leurs réserves stratégiques de pétrole. A partir de la mi-décembre, 50 millions de barils de brut seront rendus disponibles. Les Américains n’agissent pas seuls: il s’agit d’une stratégie concertée avec d’autres grands consommateurs de pétrole. A savoir le Royaume-Uni, la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud.
« Le président est prêt à prendre des mesures supplémentaires, si nécessaire, et est prêt à utiliser ses pleines autorités travaillant en coordination avec le reste du monde pour maintenir un approvisionnement adéquat alors que nous sortons de la pandémie », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué, cité par CNBC.
Cette décision confirme les précédentes annonces de l’administration Biden qui, pendant des mois, avait dit étudier les outils à sa disposition pour faire baisser les prix du pétrole. Les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate ont récemment frôlé la barre des 85 dollars, atteignant des sommets jamais vus depuis sept ans.
Les prix à la pompe ont suivi la remontée, et oscillent eux aussi autour de leur plus haut niveau depuis sept ans.
Que va faire l’OPEP+ ?
Si ces grands consommateurs se lancent dans une telle manœuvre, c’est parce que les prix du pétrole sont au plus haut. Face aux refus des pays de l’OPEP+ d’augmenter considérablement leur production, ils ont prix le taureau par les cornes. Ils espèrent que cela permettra ainsi de faire baisser les prix de l’énergie.
Comme le note Bloomberg, il s’agit clairement d’un défi lancé à l’OPEP+, où l’on retrouve des pays tels que la Russie et l’Arabie Saoudite. Les responsables de l’organisation avaient en effet averti qu’ils réagiraient probablement en annulant les plans visant à augmenter leur propre production, annulant par conséquent l’ajout de pétrole stocké sur le marché.
Le pétrole est la matière première la plus importante au monde, et les politiciens et les banquiers centraux font face à la plus forte poussée inflationniste depuis plus d’une décennie. L’enjeu est de taille: c’est toute la lutte pour le contrôle du marché mondial de l’énergie qui est en train de se jouer.
L’initiative lancée par les États-Unis et ses partenaires (sur ce terrain) constitue surtout un défi à l’égard de sa fidèle alliée saoudienne. Alors que Ryad a longtemps été un des principaux appuis de Washington au Moyen-Orient, leurs relations se dégradent. Tout le monde attend donc de voir quelle sera la réaction de l’Arabie saoudite.