Les analystes du S&P Global Ratings annoncent de nouveaux nuages sombres pour le géant immobilier chinois. En cause ? Le géant a perdu son activité principale.
Le péché originel d’Evergrande va finir par rattraper l’entreprise. Le 2e plus grand promoteur immobilier de Chine a vendu de nombreux appartements aux consommateurs avant leur achèvement, ce qui a permis de générer des capitaux pour de futurs projets.
Mais la pyramide s’est brisée et ce cycle de flux de trésorerie s’est transformé en une dette abyssale de 300 milliards de dollars. À terme, malgré les échéances plus ou moins respectées à temps ces derniers mois, Evergrande devrait finir en défaut de paiement, estiment les analystes.
« L’entreprise a perdu la capacité de vendre de nouveaux logements, ce qui signifie que son principal modèle économique est effectivement mort. Cela rend le remboursement complet de ses dettes improbable », ont indiqué les analystes, dont les propos ont été rapportés par la CNBC. « Nous continuons de penser qu’un défaut de paiement d’Evergrande est hautement probable », ajoute le rapport.
Le prochain gros test est pour mars et avril prochains. Evergrande devra s’acquitter d’un paiement de 3,5 milliards de dollars.
Pékin détient la clé
La solution ? Elle ne peut venir que du gouvernement chinois, estime le rapport. « Nous pensons que le gouvernement veut dénouer Evergrande de manière contrôlée, ou laisser une restructuration ordonnée de la dette se dérouler », ont déclaré les analystes. Et d’ajouter: « Les autorités veulent maximiser le nombre de maisons prévendues qu’Evergrande achève afin de protéger les intérêts des acheteurs de maisons, et pour qu’elles remboursent largement les entrepreneurs et autres petites entreprises qui soutiennent la firme. »
Le château de cartes de l’immobilier chinois va-t-il s’effondrer? Beaucoup de promoteurs de plus petite envergure se sont construits sur le même modèle qu’Evergrande. Mais Pékin se montre rassurant et estime sa politique restrictive sur l’endettement entamée l’année dernière est efficace. Mais les autorités financières font aussi l’autruche: la Banque populaire de Chine a qualifié Evergrande de cas unique et a déclaré en octobre que la plupart des promoteurs immobiliers du pays étaient stables. Ce qui est factuellement faux.
En attendant, c’est le patron d’Evergrande qui sert d’exemple. Il a ainsi déjà payé 1 milliard de dollars de sa poche. Ce qui reste une broutille par rapport à la dette totale.