Les difficultés de l’économie mondiale nous dirigent vers une pénurie de voitures neuves. Au plus grand bénéfice du marché de l’occasion. Mais comme celui-ci n’est plus alimenté de nouveaux véhicules, les prix risquent de fort augmenter.
Qui veut acheter une nouvelle voiture a plus que l’embarras du choix, entre tous les types de propulsion maintenant mis à disposition – le pur fossile reste présent, mais tous les degrés d’hybridation ont pris de l’ampleur, et les véhicules électriques se démocratisent progressivement. Pourtant le secteur automobile est à la traine, la production stagne et les livraisons se font attendre. Conséquence logique : le marché de la voiture d’occasion représente une part de plus en plus importante du commerce de véhicules.
2 à 4 fois plus d’occasions
Il a pourtant subi une baisse de 11,6% des ventes en septembre 2021 par rapport au même mois l’année précédente, selon les chiffres pour la France d’Autoscout24. Mais selon BFM Business, il ne s’agit là que d’un tassement qui représente un retour à la normale après une forte hausse l’année dernière: c’est encore 5,7% de plus qu’en septembre 2019. Alors que les immatriculations de véhicules neufs ont baissé de 20,5% le mois dernier, le ratio des voitures vendues dans l’Hexagone a atteint les 3,7 occasions par un seul véhicule neuf.
Et les chiffres belges suivent la même tendance : 26.554 immatriculations de voitures neuves en septembre 2021 contre 36.083 en septembre 2020, soit une baisse de -26,4 %. Quant à la totalité du parc automobile, on ne bénéficie que de chiffres pour l’année 2020 : on comptait 436,491 immatriculations neuves en Belgique en 2020, contre 620.835 occasions. Une proportion toute différente donc, peut-être dopée par le secteur des voitures de société dans le Plat Pays.
Pas de voiture sans électronique
Cette baisse des ventes de voitures neuves s’explique en partie par un tarissement de l’offre : le secteur est confronté, comme une bonne part de l’économie mondiale, à une pénurie de puces électroniques qui met à l’arrêt les chaines de productions et fait exploser les délais de livraison. En comparaison, le marché de l’occasion semble bien plus attrayant, ne fut-ce, car l’acheteur peut directement bénéficier de son véhicule. De plus, le recours massif au télétravail durant la pandémie a changé les habitudes de consommation, et une voiture performante n’est pas autant considérée comme un outil de travail essentiel pour des trajets quotidiens.
Des prix qui vont grimper
Sauf que cette baisse des ventes de véhicules neufs va finir par impacter le marché de l’occasion en le tarissant à sa source, selon Vincent Hancart, directeur général d’Autoscout24: « L’offre continue à se réduire chez les professionnels de l’automobile, avec des répercussions possibles sur la performance du marché de l’occasion au cours des prochains mois. Les constructeurs ne disposent plus de stocks de jeunes véhicules à mettre à la disposition des concessionnaires. Les locations à court terme ont également mis moins de véhicules à disposition du marché de l’occasion. »
Conséquence : les « jeunes » voitures de seconde main se raréfient, et les prix vont grimper. En France, le segment des véhicules âgés entre 2 et 5 ans a ainsi vu sa part de marché bondir en septembre pour dépasser les 28% au fur et à mesure que les usagers se rabattent sur des modèles un peu plus anciens. Selon l’observateur du secteur Autoways, le montant moyen déboursé pour un véhicule d’occasion en Ile-de-France s’approche désormais des 20.000 euros, en hausse de 4,1% depuis le début de l’année.
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