Les dirigeants d’Europe centrale clament que la migration n’est pas la solution au déclin démographique

Les dirigeants d’Europe centrale ont signé jeudi une déclaration commune affirmant que l’immigration ne doit pas être la réponse à la baisse du taux de natalité dans l’Union européenne. Ils demandent à tous les membres de l’UE de maintenir la politique familiale dans le cadre des compétences nationales.

Les positions anti-immigration des gouvernements des pays d’Europe centrale tels que la Hongrie – qui sont populaires auprès de nombreux électeurs nationaux – contrastent fortement avec les politiques du reste du bloc. Ces pays se sont également opposés aux critiques de l’UE à l’égard de leurs politiques sur des questions sociales telles que les droits des homosexuels.

« Un nombre accru d’enfants européens est essentiel pour préserver la culture chrétienne et les autres traditions religieuses de l’Europe pour les générations futures », peut-on lire dans la déclaration. Celle-ci a été signée par les premiers ministres de la Hongrie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Slovénie et par le président de la Serbie, qui n’est pas membre de l’UE.

« La migration ne doit pas être considérée comme le principal outil pour relever les défis démographiques », ajoutent-ils.

L’immigration musulmane comme une menace

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui doit affronter des élections l’année prochaine, s’est radicalisé dans ses politiques sociales afin de protéger ses valeurs chrétiennes traditionnelles du libéralisme occidental. Il a également intensifié sa campagne anti-immigration depuis que les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan.

M. Orbán, qui considère l’immigration de musulmans en Europe comme une menace pour l’identité culturelle du continent, a visité mercredi, avec son homologue tchèque Andrej Babis, une clôture en acier à la frontière de l’UE avec la Serbie.

M. Babis doit également faire face à des élections dans une quinzaine de jours et, comme Orbán, il fait reposer une partie de sa campagne sur une politique anti-migrants.

Le taux de natalité chute depuis 2000

Les chiffres d’Eurostat montrent que le taux de natalité dans l’Union européenne est en baisse depuis 2000. En 2019, il y aura 1,53 naissance par femme. Ce chiffre est bien inférieur à la limite de 2,1 qui est considérée comme suffisante pour empêcher un déclin d’une population.

« La seule solution durable contre l’extinction de l’Europe est d’augmenter le taux de natalité », a déclaré M. Babis lors du sommet sur la démographie à Budapest, où les dirigeants d’Europe centrale ont publié leur déclaration commune.

Alors que les économies d’Europe centrale se remettent de la pandémie, les entreprises de la région peinent à trouver de la main-d’œuvre en raison du resserrement des marchés du travail.

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