Le Royaume-Uni à la merci d’un blackout: pourquoi les Britanniques vont retenir leur souffle tout l’hiver

Le Royaume-Uni se prépare à vivre plusieurs mois très stressants. Tout incident ou panne sur son réseau électrique risque grandement de se traduire par un blackout privant des millions de personnes d’électricité.

Cette semaine, un incendie a touché une station de conversion dans le sud-est de l’Angleterre, a annoncé le gestionnaire de réseau (GRT) britannique National Grid. Conséquence: l’interconnexion IFA1 (2 GW), qui permet au Royaume-Uni d’acheminer de l’électricité depuis la France, est hors service.

En moyenne, environ 7,5 % de la demande britannique a été satisfaite par l’électricité provenant des 56 centrales nucléaires françaises cette année, relate Bloomberg. Or, l’approvisionnement en provenance de France va diminuer à cause de cet incendie. La moitié de la capacité du câble devant être coupée jusqu’à la fin mars 2022, la pénurie aura un impact sur les prix pendant une bonne partie de l’année prochaine. Le reste de la capacité devrait être remis en service dès le 25 septembre, mais cela dépendra de l’étendue des dégâts et de la possibilité d’exploiter le câble en toute sécurité.

« Si quelque chose tourne mal, il se peut que nous n’ayons plus rien dans la poche arrière »

En juillet, National Grid avait lancé un avertissement en vue d’indiquer que la capacité du Royaume-Uni à répondre aux pics de demande (en hiver) serait davantage mise à l’épreuve cette année. Cet incident affecte encore davantage les réserves britanniques, qui étaient déjà à leur plus bas depuis cinq ans.

Si rien ne change, il ne devrait pas y avoir de pénurie. « Nous aurons une vision plus claire de l’impact à long terme de la panne de l’IFA-1 dans les prochains jours », a déclaré un porte-parole de National Grid. « Actuellement, nous prévoyons toujours que nous aurons une marge suffisante pour continuer à fournir de l’électricité en toute sécurité pendant l’hiver. »

Toutefois, le moindre incident pourrait avoir de graves répercussions, amenant potentiellement à un blackout de grande ampleur.

« Si quelque chose tourne mal, il se peut que nous n’ayons plus rien dans la poche arrière », a déclaré Tom Edwards, consultant chez Cornwall Insight Ltd, qui conseille le gouvernement et les services publics. « Si une centrale nucléaire s’éteint ou quelque chose d’autre d’important, cela pourrait causer des problèmes parce que nous n’aurions peut-être rien pour la remplacer. »

Conséquences en cascade

Si un tel incident se produit, des millions de Britanniques pourraient se retrouver subitement sans électricité. Ce qui risque, bien sûr, de provoquer le chaos. Mais ce n’est pas tout. Dans la foulée, un blackout aurait de graves conséquences économiques. Les prix de l’énergie grimperaient, ce qui aggraverait les craintes d’inflation et s’ajouterait aux coûts croissants que les entreprises doivent déjà supporter pour les matières premières, avertit Bloomberg.

Au Royaume-Uni, comme partout en Europe, les prix de l’électricité – et du gaz – atteignent déjà des sommets actuellement. Si l’incendie de cette semaine ne finit pas par provoquer des pannes d’électricité, il aura de toute façon pour effet d’alimenter encore un peu plus cette hausse des prix.

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