Une semaine de 4 jours payée 5. Le concept revient souvent au-devant de l’actualité, avec des expériences plus ou moins réussies. En Islande, le succès semble total.
Le journal anglais The Independent relate cette success-story venant de Reykjavik, en Islande. Le plus grand essai mondial d’une semaine réduite de travail, et qui intéresse apparemment les autorités britanniques.
Retour sur les chiffres: en deux temps.
- Plus de 1% de la population islandaise – soit 3.000 personnes du secteur public – a pris part à ce programme pilote.
- Le but était de réduire la semaine de travail effectif moyen de 40 heures à 35 ou 36 heures.
- Le programme s’est déroulé en deux temps: un premier essai dans la capitale, Reykjavik (de 2015 à 2019), et un second dans tout le pays (de 2017 à 2021).
Les résultats: bien-être et santé.
- Le bien-être des travailleurs se serait « considérablement amélioré », rapportent les chercheurs de l’Association for Sustainability and Democracy (Alda). Avec réduction du stress et des cas de burn out.
- Libérer un jour de travail, c’est aussi l’occasion de consacrer plus de temps à ses loisirs, au sport, au repos ou à sa famille et ses amis.
- Le succès de cette expérience a pris une telle ampleur que désormais, les syndicats, très puissants en Islande, ont pu négocier des réductions de temps de travail pour 86% de la population active islandaise, tant du secteur public que privé.
- « Une semaine de travail plus courte nous permet non seulement de dire qu’il est possible de travailler moins à l’époque moderne, mais qu’un changement progressif est également possible. »
Conclusions: ces résultats peuvent-ils être exportés ?
- « Cette étude montre que le plus grand essai jamais réalisé au monde d’une semaine de travail plus courte dans le secteur public connaît un succès retentissant. Cela prouve que le secteur public est prêt pour être un pionnier des semaines de travail réduites et que des leçons doivent être tirées par d’autres gouvernements », a estimé le think tank Autonomy au Royaume-Uni.
- « L’Islande a fait un grand pas vers la semaine de travail de 4 jours, fournissant un excellent exemple concret pour les conseils locaux qui envisagent de la mettre en œuvre ici au Royaume-Uni. » En effet, au Royaume-Uni 45 députés ont signé une motion appelant le gouvernement à mettre en place une commission pour examiner la semaine de 4 jours.
La semaine des 4 jours pour 5 jours payés n’est pas neuve. Des entreprises comme Microsoft ou Unilever l’ont en partie testée. Des pays comme la Finlande, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne s’intéressent de près au sujet, et ont fait ou font des tests grandeur nature.
Mais la clé de la réussite demeure sans doute ne pas le faire n’importe comment. En Islande par exemple, les équipes de travailleurs des services publics ont réorganisé leurs journées, avec une optimisation du temps de réunion, réduction des pauses, meilleure priorisation des tâches, digitalisation de certains services, aménagement d’horaire d’ouverture pour le public.
Notons qu’il y a aussi une approche culturelle à adopter. En Belgique ou en France, on reste très attaché à la valeur du « présentéisme » : je suis présent donc je travaille. Un phénomène que l’on a pu observer durant les confinements, les employeurs n’étant pas toujours rassurés sur leurs équipes à distance.
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