Pendant 3 jours, les 7 grandes puissances mondiales se sont réunies pour discuter de la reprise économique, mais aussi de la crise écologique. La centaine de militants devant leur lieu de rassemblement ne leur avait pas vraiment laissé le choix. Si des accords ont bien été conclus, on est toutefois encore loin d’une réponse parfaite à cette crise.
Dimanche soir, le G7 a annoncé les décisions prises pendant ce sommet de trois jours. La crise climatique semble avoir été l’un des grands sujets de discussion de ces réunions. Les pays membres du groupe des 7 ont proposé une série de nouvelles mesures pour aider à la transition écologique. Le grand objectif du G7 est d’atteindre une réduction de la moitié de leur émissions de CO2 pour 2030.
Objectif Zero net
Les membres du G7 ont officialisé leur volonté de lancer des programmes Zero net, c’est-à-dire zéro rejet de CO2 dans l’air, en 2030. En soutenant cet accord, les pays s’engagent à mettre fin aux soutiens gouvernementaux à la production d’énergie grâce au charbon sans captage ni stockage des émissions de carbone. Toutes autres subventions pour des énergies fossiles devront être supprimées d’ici 2025.
L’OCDE avait fait une proposition du même genre récemment. Le G7 va donc tenter de convaincre les autres pays de l’OCDE d’arrêter toute forme de subvention pour le charbon. Ce sera surtout un défi pour le Japon qui produit encore 31% de son énergie grâce au charbon. Aux États-Unis, le charbon représentait également encore 11% de la consommation d’énergie du pays en 2019. Le charbon allemand, avec la reprise économique et la fermeture des centrales nucléaires, est également redevenu la première source d’énergie du pays.
Pour s’assurer que les pays du G7 tiennent leurs engagements, ils ont promis de publier avant la COP26 leur feuille de route, expliquant comment ils comptent atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La réunion onusienne pour le climat avait été reportée à cause de la pandémie de Covid-19. Elle se déroulera normalement cet automne – du 1er au 12 novembre. Le but est que les discussions de la COP26 soient plus efficaces, car nombreux auront au préalable arrêté leurs priorités dans ce combat.
Pas d’environnement sans biodiversité
Depuis que le débat sur la crise climatique a commencé, la plupart des actions ont été réalisées dans l’unique but de limiter le réchauffement. La température mondiale a effectivement un grand impact sur l’environnement et une trop forte hausse serait catastrophique pour les humains, les animaux et les plantes.
Toutefois, la protection de la biodiversité, bien qu’elle soit englobée dans le combat contre le réchauffement climatique, ne bénéficie pas d’assez de soutien de la part du monde politique. Selon une récente étude, seuls 3% de la biodiversité mondiale n’a pas encore été modifié par l’activité humaine. De nombreuses espèces ont disparu des écosystèmes de la Terre. Et cela a un impact direct sur au moins 44 milliards de dollars du PIB mondial, selon le Forum économique mondial.
Cette estimation a réussi à convaincre les chefs d’État du G7. Ils ont accepté de signer le G7 Nature Compact. Ce pacte engage désormais les pays à sauver au moins 30% des territoires mondiaux et 30% des Océans. Un ‘cadre mondial de la biodiversité’, écrit par la Convention sur la diversité biologique, sera proposé lors de la COP26.
Peut mieux faire
Si les engagements du G7 sont forts, ils ne sont pas aussi poussés qu’espérés. Des décisions n’ont pas été prises sur de nombreux points, comme l’explique le site Euractiv. Ces points étaient pourtant considérés comme importants pour les scientifiques et activistes climatiques.
- Une transition juste qui permettrait à toutes les parties de la société – femmes, marginalisés, groupes minoritaires, etc. – d’intégrer la transition écologique. Une déclaration dans ce sens a été faite, mais aucune décision concrète n’a été faite.
- De véritables actions dans le secteur du transport. Le G7 assure que l’offre pour des véhicules plus durables sera améliorée et que des programmes pour décarboner l’aviation et le transport maritime seront pris.
- Un cadre sur les infrastructures durables a été créé, mais trop peu de détails ont été annoncés.
- L’innovation verte est promulguée par les membres du G7, mais aucun financement clair n’a été annoncé pour aider la création de technologie pour la planète.
Pour les associations environnementales, les décisions prises pendant le G7 sont de ‘vieilles promesses réchauffées’. En outre, les pays n’ont pas vraiment précisés quels actes seront mis en place pour atteindre les objectifs.
Ces espoirs de véritables prises de décision sont donc reportés à la COP26 de novembre prochain, qui devra en outre faire un état des lieux des avancées des pays dans la limitation du réchauffement climatique décidé lors des Accords de Paris.
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