Dans un nouveau rapport, la Commission européenne pointe six secteurs dans lesquels l’UE est ‘fortement dépendante’ des importations. Il s’agit des matières premières, des batteries, des semi-conducteurs, des principes actifs pour les médicaments, de l’hydrogène et du cloud. En ce qui concerne les semi-conducteurs, la Commission présentera bientôt un plan d’investissement de 20 milliards d’euros.
Les semi-conducteurs possèdent les caractéristiques électriques d’un isolant, avec l’avantage de pouvoir transmettre un courant électrique. Ils sont devenus indispensables aux innovations industrielles, comme les voitures électriques, la 5G dans les télécommunications, l’intelligence artificielle ou encore les drones de combat. Leurs plus gros consommateurs sont les constructeurs automobiles et les fabricants de smartphones.
Mais pourquoi ces semi-conducteurs sont-ils si cruciaux?
1. Ils représentent un marché de plus de 400 milliards de dollars par an, comparable à celui de tous les métaux réunis (de l’or à l’uranium).
2. Il est de plus en plus important d’être autosuffisant en matière de semi-conducteurs. Au premier trimestre 2021, le groupe Stellantis (PSA + Fiat Chrysler) a produit 190.000 véhicules de moins en raison d’un manque de semi-conducteurs.
Pourtant, l’Europe ne représente que 10% de ce marché, contre 20% pour les États-Unis et 70% pour l’Asie.
Que veut faire l’Europe?
1. Créer une alliance d’acteurs européens. [Les États-Unis étant confrontés à un problème similaire, l’administration Biden a promis une aide gouvernementale de 50 milliards de dollars pour aider l’industrie américaine à produire des puces électroniques].
2. Faire en sorte qu’un leader du secteur s’implante sur le sol européen. TSMC (Taiwan) et Samsung (Corée) ont d’ores et déjà refusé. Intel (USA) serait prêt à construire une usine à 20 milliards de dollars en Allemagne, mais le fabricant souhaite que l’UE participe à hauteur de 8 milliards de dollars.
‘Pour le moment, l’Europe produit 10% de ses semi-conducteurs, le but est de porter le total à 20% d’ici 2030’, a expliqué Thierry Breton, commissaire européen chargé de l’avancée de la production des vaccins, qui s’est déjà trouvé son prochain combat. ‘Les choses bougent’, a-t-il affirmé, ‘faites-moi confiance’.
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