L’Inde est depuis quelques semaines en proie à une seconde vague très violente. Le nombre de morts se compte par milliers chaque jour. Alors que les pays voisins ferment leurs frontières tour à tour, les ultra-riches profitent des dernières échappatoires, quitte à débourser plusieurs milliers de dollars.
En quelques semaines, l’Inde a atteint la deuxième place du triste classement du nombre de cas de Covid-19, juste derrière les États-Unis. Dimanche, plus de 350.000 cas ont été recensés et 2.806 personnes sont décédées. Cela représente près de deux personnes mourant du Covid-19 chaque minute.
Face à cette seconde vague devenue incontrôlable, nombreux sont ceux qui veulent fuir le pays. Mais seuls les ultra-riches en ont la possibilité. La plupart des pays voisins ont fermé leurs frontières aux personnes provenant d’Inde et n’ayant pas de motif prioritaire (famille ou travail). Les Émirats arabes unis, par exemple, ont annoncé qu’ils n’accepteraient plus de voyageurs indiens après le 25 avril.
Ces derniers jours, les Indiens se sont donc pressés pour avoir une place dans un avion avant que ceux-ci ne soient cloués au sol. ‘Nous avons 12 vols à destination de Dubaï demain et chaque vol est complet’, a déclaré la compagnie Air Charter Service India, ce vendredi.
Jets privés
Les vols traditionnels étant tous complets, les Indiens les plus riches se sont tournés vers une solution bien plus onéreuse: les jets privés. Pour louer un avion de 13 places pour aller de Bombay jusqu’à Dubaï, il faut compter 38.000 dollars, selon The Economic Times. Cela représente près de 3.000 dollars par personne, si l’avion est complet. ‘Les gens forment des groupes et s’organisent pour partager nos jets juste pour avoir un siège’, explique Enthrall Aviation, qui propose des jets privés.
La plupart des voyageurs vont vers les Émirats arabes unis, mais certaines personnes sont aussi parties pour la Thaïlande, tandis que d’autres ont fait le voyage jusqu’au Royaume-Uni. Selon The Times, 8 jets privés, avec à bord une dizaine de personnes ont atterri dans la nuit de jeudi à vendredi, avant que l’Inde ne soit mise sur liste rouge. Désormais, toute personne qui n’est ni irlandaise ni britannique et qui vient d’Inde ne peut plus entrer sur le territoire.
Ce week-end, une polémique a aussi secoué notre pays, après la détection de 4 étudiants indiens atteint par un variant découvert dans leur pays. Il est important de préciser que ces étudiants avaient totalement le droit de venir en Belgique. Bien que les frontières soient fermées pour les voyages non essentiels, les échanges scolaires restent toujours possibles. En outre, ils sont restés en quarantaine depuis qu’ils sont arrivés sur notre territoire.
Aide étrangère
La seconde vague de coronavirus en Inde est arrivée sans prévenir, alors que le pays pensait avoir échappé au pire. Il y a encore deux mois, le pays comptait moins de 20.000 cas par jour. Dimanche, l’Inde en a recensé 350.000. Un double variant serait la cause de la rapidité de cette seconde vague. Une double mutation sur la protéine spike lui permet de s’accrocher plus facilement aux cellules humaines et de se répandre plus vite dans la population. Si ce variant ne semble pas, à première vue, plus mortel, il contamine tellement de personnes que les hôpitaux indiens sont saturés et manquent désormais d’oxygène.
La situation est telle que plusieurs pays ont décidé d’apporter leur aide. Le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne vont envoyer des stocks de matériel médical et des bombonnes d’oxygène. Le gouvernement américain a également annoncé qu’il enverrait des fournitures pour la production du vaccin indien Covishield afin d’augmenter la vaccination dans le pays.
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