Alors que de nombreux pays européens, dont la Belgique, sont encore sous le coup de nombreuses mesures visant à lutter contre la pandémie, une région d’Europe en a totalement terminé avec le confinement. Tout est ouvert et tout le monde peut se serrer dans les bras.
Ce petit paradis se nomme l’île de Man. Cette petite île, située entre l’Angleterre et l’Irlande du Nord, n’a pourtant pas été épargnée par le Covid-19. Elle recensait encore des cas il y a deux semaines. Mais désormais, tout est terminé.
Lockdown strict et efficace
Au printemps, au tout début de la pandémie, l’île de Man, peuplée de 84.000 âmes, avait enregistré un peu plus de 300 contaminations. Ce qui avait débouché sur 24 décès. Après le confinement, le coronavirus avait disparu de l’île. L’été s’était ensuite avéré très calme, suivi par un automne tout aussi plaisant, avec (presque) aucun nouveau cas.
En revanche, l’île de Man a été touchée par une deuxième vague au début du mois de janvier. Un cluster local y a été découvert. Ni une, ni deux, les autorités ont pris les ‘mesures permettant de court-circuiter la circulation du virus’. Les commerces non-essentiels, restaurants, pubs, salles de spectacles et écoles (à quelques exceptions près) ont été fermés. Les masques et la distanciation sociale ont été réinstaurés.
Lockdown très bien respecté par la population, système de tracing efficace, testing au point, quarantaines appliquées: en un rien de temps, l’île de Man a à nouveau réussi à se débarrasser du Covid-19. Cette semaine, toutes les mesures ont été levées. Seuls les contrôles ultrastricts aux frontières – fermées aux non-résidents, sauf cas exceptionnels – restent en vigueur.
Solidarité exemplaire
Même si ce deuxième lockdown a duré moins d’un mois, tous les habitants de l’île de Man ont ressenti un immense soulagement à l’annonce du retour à la normale. Les enfants ont pu retrouver leurs amis à l’école, les adultes ont pu se revoir au pub ou lors d’un dîner à la maison.
‘Les gens sont heureux d’être de retour. Ils n’ont pas à porter de masque ou à s’inquiéter de la distance sociale. C’est comme si un poids avait été enlevé des épaules de chacun’, s’est réjoui Ian Davison, responsable d’une petite échoppe de restauration, auprès du Guardian.
Pour les habitants de l’île de Man, c’est l’adhésion de la population aux strictes mesures instaurées par les autorités qui a fait la différence. Une observation partagée par le ministre en chef du gouvernement local, Howard Quayle. ‘Il y a une détermination collective, un sens du devoir et un esprit de communauté. La population a suivi toutes les règles’, a-t-il confié au journal britannique.
Parmi ces exemples de solidarité, on retrouve notamment les livraisons de nourriture effectuées par les membres d’une équipe de rugby locale, afin de limiter au maximum les sorties des habitants. Les artistes, temporairement privés de scène, se sont quant à eux joints aux équipes de testing et de tracing de l’île.
Un jeune amoureux envoyé en prison
A contrario, les (rares) contrevenants ont été sévèrement sanctionnés. Ainsi, à la mi-décembre, un Ecossais de 28 ans qui avait rejoint l’île en jetski pour y retrouver sa petite amie l’a payé au prix fort.
Entré illégalement sur le territoire – les non-résidents doivent demander une autorisation spéciale et se soumettre à une quarantaine et à des tests de dépistage – le jeune homme a été emprisonné pendant quatre semaines.
Pour défendre son client, son avocat avait indiqué que l’amoureux souffrait de dépression à force d’être éloigné de sa dulcinée. Un argument qui n’aura pas convaincu les juges, qui ont estimé que son geste avait mis en péril la santé des 84.000 habitants de l’île de Man.