L’Union européenne semble incapable de savoir sur quel pied danser. Ces derniers jours, le président du Conseil, Charles Michel (MR), a fait preuve d’une grande fermeté à l’égard des fabricants de vaccins, en particulier AstraZeneca, mais la Commission a tout fait capoter. Le plan visant à fermer les frontières de l’UE si les laboratoires ne se conformaient pas aux règles lui a explosé au visage.
- La présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, a fait la dernière chose que l’on est en droit d’attendre d’un bon dirigeant: renvoyer la responsabilité de la débâcle sur ses subordonnés, à savoir le vice-président Valdis Dombrovskis.
- Tout est parti de l’exportation de vaccins de l’UE vers l’Irlande du Nord, que la Commission a soudain souhaité limiter vendredi dernier. C’était totalement contraire à l’esprit des accords sur le Brexit, qui entendent garantir une frontière irlandaise ‘ouverte’. Mais l’UE a invoqué l’article 16 du traité, qui prévoit des ‘situations d’urgence’. Une annonce qui a provoqué la consternation de Dublin à Londres, en passant par Belfast.
- Quelques heures plus tard, la Commission a dû faire marche arrière. ‘Tout ce que je peux dire, c’est qu’un seul cabinet était en charge du dossier, celui de Valdis Dombrovskis’, a déclaré sans détour le porte-parole d’Ursula von der Leyen à la presse, dimanche. Un tel manque de loyauté au sein de la Commission a provoqué la consternation.
- Il s’agit de la énième rupture au sein de la Commission, qui est profondément divisée sur l’approche à suivre vis-à-vis des entreprises pharmaceutiques. Ursula von der Leyen, qui communique principalement dans la presse allemande, et qui travaille avec son propre petit club de confidents allemands, a fait adopter une réglementation beaucoup plus stricte en matière d’exportation de vaccins en dehors de l’UE.
- Le chaos que cette mesure a engendré n’améliore pas l’atmosphère dans les cercles de l’UE. Surtout que les chiffres sont sans appel: alors que le Royaume-Uni a déjà vacciné 14,2% de sa population et les États-Unis 9,7%, l’UE n’affiche qu’un maigre 2,8%.
- Pour l’instant, aucune pression n’est exercée sur Ursula von der Leyen pour la pousser à la démission. La dernière fois qu’une telle chose s’est produite, c’était en 1999, lorsque la Commission de Jacques Santer avait démissionné. Mais si le chaos autour des vaccins continue, les choses ne s’annoncent guère réjouissantes pour la Commission von der Leyen.
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