Devenus presque une habitude lors des derniers mois du mandat de Donald Trump, les vols de bombardiers B-52 au-dessus du Moyen-Orient se poursuivent sous l’administration Biden. Les États-Unis ont confirmé qu’un de leurs appareils avait survolé la région ce mardi. Bien que le commandement central ne l’ait pas dit explicitement, cette mission constituait un nouveau signal adressé à l’Iran.
Le bombardier B-52 a quitté la base aérienne de Barksdale, en Louisiane, avant de se rendre vers le Moyen-Orient. Il a survolé l’Arabie Saoudite et la Jordanie, avant d’être aperçu au niveau du Golf Persique. Durant son vol, l’avion américain a momentanément été accompagné par des avions de chasse saoudiens et jordaniens.
Le commandement central de l’armée américaine (CENTCOM) a déclaré que ce vol avait pour but de ‘montrer l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité dans la région’. Autrement dit, rassurer ses alliés et dissuader l’Iran d’attaquer les forces ou les intérêts américains dans la région.
Période à risque
Ces derniers mois, les vols de bombardiers B-52 dans la région sont devenus monnaie courante. Ce mardi, il s’agissait déjà de la troisième mission de ce type en 2021. Depuis que Trump a décidé de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien au printemps 2018, les incidents se sont multipliés dans la région.
Élections, transition présidentielle, départ de Trump, investiture de Biden: autant d’événements qui faisaient craindre aux États-Unis une possible tentative d’attaque iranienne. D’autant plus que le 3 janvier dernier correspondait au premier anniversaire de la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué en Iraq par une frappe américaine.
‘Nous savons que la politique américaine évolue en ce moment par rapport à l’Iran et la nouvelle administration prendra des décisions dans un proche avenir’, a déclaré un responsable militaire américain à Defenseone.com. ‘Je sais que si nous pouvons continuer à dissuader l’agression iranienne… cela donnera aux décideurs politiques plus d’espace de décision.’
Les États-Unis vont-ils réintégrer l’accord ?
Biden a déjà exprimé son souhait de réintégrer les États-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien, à condition que l’Iran respecte bel et bien les limites de celui-ci.
Pour rappel, cet accord – dit ‘de Vienne’ – avait été signé en 2015 par les plus grandes puissances mondiales (États-Unis, Russie, Chine, Allemagne, France, Royaume-Uni, Union européenne) et l’Iran afin de contrôler le programme nucléaire de la république islamique et de progressivement lever les sanctions internationales sur celle-ci.
Ce mardi, la Russie et l’Iran ont conjointement émis leur souhait de sauver cet accord. Par ailleurs, Moscou a demandé à Washington de faire le premier pas dans cette direction. De son côté, la France a soutenu les États-Unis, demandant à l’Iran de ‘cesser ses provocations’ si elle désirait réellement un réengagement américain dans l’accord.