Joe Biden, président des États-Unis depuis mercredi, a déjà déclaré qu’il n’y aurait pas de mur supplémentaire à la frontière avec le Mexique sous sa présidence. Cela fait de lui le premier président depuis George Bush père qui ne rallongera pas cette frontière de béton.
Il y a quatre ans, Donald Trump a promis de construire un mur sur toute la frontière américano-mexicaine. Mais dans les faits, il n’a finalement construit que quelques kilomètres, à la plus grande frustration de ses partisans.
L’ensemble de l’opération a coûté 15 milliards de dollars au gouvernement américain pour seulement 76 kilomètres de mur supplémentaires. Trump a fait construire 727 kilomètres de murs, mais environ 650 kilomètres n’étaient que la réparation de pièces précédemment construites.
Le dégout des démocrates
Trump n’a réussi finalement qu’à dégouter les démocrates de construire le mur. Pourtant, sous Barack Obama, lorsque Joe Biden était vice-président, 160 kilomètres de mur avaient été ajoutés.
Cependant, l’une des premières décisions de Biden en tant que président a été d’arrêter complètement la construction de ce mur. Il a signé un décret selon lequel pas un seul centimètre ne sera ajouté sous son règne. Il dépensera tout l’argent prévu pour ce mur à d’autres usages.
De meilleures relations transfrontalières
Biden voudrait plutôt investir pour améliorer les contrôles aux frontières. Cela passera notamment par de nouvelles technologies. Mais il veut également améliorer les relations avec le Mexique et le Canada pour éviter l’immigration clandestine.
Et il semble suivre la volonté de l’électeur américain. Une étude réalisée en 2019 par le chercheur Pew Research a révélé que 58% des Américains ne veulent pas agrandir le mur. Toutefois, l’étude montre que 82% des républicains sont favorables à cette frontière physique, soit une augmentation de 10% par rapport à 2018.
Un symbole
Fait intéressant: Biden n’a pas non plus l’intention d’abattre le mur. Il pourrait toutefois sembler logique pour un président qui veut ‘guérir le pays’ de supprimer un mur que de nombreux démocrates jugent ‘inhumain’. Mais il ne le fait pas et il a une bonne raison à cela.
L’analyste politique Jessica Bolter n’est pas surprise de cette décision. Elle s’explique au Time : ‘Le mur était le point principal de la campagne de Trump et un sujet qui a agité ses partisans. Si Biden supprime ce symbole maintenant, cela conduira sans aucun doute à une incroyable tempête politique qui le distraira de ses autres plans.’