La valeur nette de la fortune de Jack Ma aurait chuté de 12 milliards de dollars depuis la fin du mois d’octobre. D’après Bloomberg, ces pertes seraient directement liées aux répressions des autorités chinoises.
Les ennuis se succèdent pour Jack Ma. Le titre d’Alibaba a chuté de près de 25% depuis son pic enregistré le 28 octobre dernier. Ce lundi 28 décembre 2020, la société a dû faire face à une nouvelle baisse de 7,98% de ses actions, ‘effaçant ainsi tous les gains boursiers enregistrés en 2020’, selon le Wall Street Journal. Aujourd’hui, Bloomberg estime que Jack Ma aurait perdu 12 milliards de sa fortune.
Le report de l’introduction en Bourse de Ant Group, une opération qui devait lui permettre de lever près de 35 milliards de dollars, était l’une des premières conséquences néfastes de la répression chinoise.
Défaites en série
Le groupe Alibaba, qui s’apprêtait à réaliser début novembre la plus grosse entrée en Bourse de l’histoire, a été contraint de reporter l’opération sous la pression des régulateurs chinois. Dans la nuit du 2 novembre, les autorités de régulation financière chinoises avaient convoqué le propriétaire majoritaire Jack Ma et le président d’Ant Eric Jing pour s’entretenir avec les régulateurs.
Les autorités du pays ont ensuite imposé d’autres restrictions avec une nouvelle législation dans le but de limiter le monopole des grands acteurs du pays. Les nouvelles règles portaient principalement sur la législation relative à la protection de la vie privée et aux subventions. Le fait que les principaux acteurs du commerce électronique collectent beaucoup de données auprès de leurs clients et les partagent avec d’autres n’était pas au goût du gouvernement chinois.
La semaine dernière, l’annonce de l’ouverture d’une enquête, par l’Administration d’État pour la régulation des marchés contre Alibaba, a provoqué un plongeon des actions à Hong Kong, où le groupe est coté.
‘Il y a manifestement une escalade des efforts coordonnés visant à entraver l’empire de Jack Ma, qui symbolisait les nouvelles entités chinoises trop grosses pour faire faillite’, a confié l’analyste Dong Ximiao, de l’Institut de la finance sur internet de Zhongguancun, à Bloomberg.
Les pouvoirs publics chinois s’inquiètent de la puissance des groupes technologiques et plus particulièrement de leurs percées dans le secteur des prêts en ligne, où ils s’affranchissent des règles imposées aux banques publiques. Le géant de la vente en ligne a emporté avec lui d’autres entreprises technologiques chinoises dans sa chute. Tencent a lui aussi enregistré une baisse de 6,65% de ses actions, à la fermeture des marchés.