Ces derniers jours, plusieurs pays riches ont entamé leur programme de vaccination.. Au Royaume-Uni, plus de 140 000 personnes ont été vaccinées en 7 jours. D’ici mars, un tiers de la population américaine devrait également être vacciné. La plupart des pays de l’UE prévoient d’effectuer les premières vaccinations fin 2020, voire début de 2021. Mais pour les pays pauvres, il faudra attendre longtemps avant qu’un vaccin soit disponible. Si tant est qu’il y en ait un.
Comme toujours, c’est une question d’argent. Les vaccins sont chers, les pays les plus pauvres devront donc se contenter des méthodes les moins coûteuses, qui ne nécessitent qu’un minimum d’opérations logistiques complexes. Les vaccins développés par AstraZeneca et Novavax devraient y être déployés. Mais ils ne seront pas sur le marché avant la fin de 2021.
En outre, sur les 7 milliards de dollars nécessaires selon le plan COVAX, seuls 2 milliards ont été levés à ce jour pour vacciner les pays pauvres. COVAX est une initiative qui ambitionne de distribuer les vaccins de manière uniforme dans le monde entier. Les États-Unis n’ont pas adhéré à ce plan parce que le gouvernement Trump prétend que l’OMS est corrompue. L’UE, elle, a fait un don de 400 millions d’euros. Mais les Nations unies sont en train de rédiger un rapport interne arguant que COVAX serait ‘en grand danger d’échec’.
Deux fois plus de morts
Selon Arnaud Bernaert du Forum économique mondial, 75% des 12 milliards de doses qui seront produites d’ici fin 2021 ont déjà été achetés par les pays riches.
Si l’UE et les États-Unis s’efforcent d’obtenir une immunité de groupe, avec 60 à 70% des habitants vaccinés, l’objectif des Nations unies pour les habitants des 91 pays les plus pauvres du monde est d’à peine 20%.
Ce n’est pas une bonne nouvelle. Des calculs réalisés par la Northern University révèlent que si les pays riches s’accaparent les deux tiers de tous les vaccins, le nombre de décès dans le monde sera deux fois plus élevé que si les vaccins étaient distribués de manière uniforme dans tous les pays.
Après le climat, la guerre et les réfugiés politiques, préparez-vous donc à présent à voir arriver une vague de ‘réfugiés covid’.