Des tests antigéniques rapides sont disponibles depuis peu dans certaines pharmacies en Belgique. Mais leur utilisation n’est pas sans soulever certaines questions, voire critiques, y compris dans le chef de l’Association pharmaceutique belge (APB).
Les tests antigéniques permettent en théorie de savoir rapidement et facilement si une personne est atteinte du Covid-19 en détectant ou non la présence d’antigènes du Sars-Cov-2, des fragments ou résidus du virus. Toutefois, leur sensibilité est bien plus faible que celle des tests PCR classiques effectués en laboratoire. De l’ordre de ‘plusieurs centaines de fois à mille fois’, expliquait encore récemment le porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus Yves Van Laethem.
Ce manque de précision peut conduire à l’émergence de faux négatif – si la charge virale au moment du test n’est pas suffisante pour être détectée – ou de faux positifs – des traces du virus peuvent subsister longtemps dans l’organisme sans pour autant être synonymes d’infection.
‘En dehors de ce cadre-là, on ne cautionne rien’
Par ailleurs, pour se montrer réellement pertinent à grande échelle, le testing devrait s’inscrire dans une stratégie plus large qui inclut également un tracing et éventuellement une mise en isolement, ce qui n’est actuellement pas le cas avec les tests rapides vendus en pharmacies. Ce qui fait dire au président de l’Association pharmaceutique belge, Alain Chaspierre, dans les pages de la DH, ‘qu’on ne peut pas commencer à faire des tests à tout va, sans suivi et sans contrôle’. Il ajoute que selon lui, ‘la majorité des pharmacies ne vendent pas ces tests’.
‘Normalement, les résultats doivent être encodés par un professionnel, il doit y avoir un suivi pour le tracing, etc.’, détaille-t-il. ‘La position de l’APB a toujours été la même: nous avons proposé d’intégrer la stratégie nationale de lutte contre le coronavirus, de former les pharmaciens à effectuer des tests validés par l’État, d’encoder les résultats mais notre proposition n’a pas reçu de suite favorable. En dehors de ce cadre-là, on ne cautionne rien.’
Illégal?
Dans la DH toujours, l’Union professionnelle belge des médecins spécialistes en biopathie médicale va même jusqu’à remettre en cause la légalité des tests rapides vendus en pharmacie. ‘Les intentions des pharmaciens d’officine peuvent être assimilées à de la pratique illégale de la médecine, en l’occurrence, de la spécialité de la biologie clinique’, avance l’association.
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