Le fait que l’Allemagne ait si bien résisté à la première vague de la pandémie de coronavirus a conduit, paradoxalement, à une deuxième vague beaucoup plus forte, selon une analyse du responsable de l’Institut allemand de la santé. À cause de ce succès initial, de nombreux Allemands sous-estiment, voire nient aujourd’hui la gravité du Covid-19.
‘Dans d’autres pays, comme la Belgique et la France, les chiffres sont en baisse parce que les gens adaptent leur comportement et respectent les règles’, affirme Lothar Wieler, qui dirige l’Institut Robert Koch (RKI) en charge notamment de compiler les statistiques sur le coronavirus en Allemagne.
Et ces statistiques n’invitent actuellement pas à l’optimisme. Alors que dans notre pays, les chiffres sont clairement en baisse, l’Allemagne éprouve beaucoup plus de difficulté à contrôler les infections. Si la plus forte augmentation a fini par plafonner, on observe désormais une stagnation à un niveau très élevé. Mercredi, le pays a enregistré le plus grand nombre de décès quotidien à cause du coronavirus depuis le début de la pandémie.
Au total, l’Allemagne a déjà dû déplorer 17.062 décès. Et le nombre d’infections confirmées a récemment dépassé le million. Lothar Wieler ne laisse aucun doute sur la cause de ces tristes chiffres: l’Allemand moyen ne prend pas le coronavirus suffisamment au sérieux et ne respecte pas ou pas suffisamment les règles de distanciation sociale et de quarantaine.
‘Je suis sûr que lorsque les gens verront de plus en plus d’infections dans leur environnement, et qu’ils verront qu’il s’agit d’une maladie grave qu’ils préféreraient ne pas avoir, y compris des conséquences à long terme, le respect des mesures s’améliorera’, a déclaré Wieler.
D’ailleurs, ces mesures ont été prolongées mercredi par la chancelière Angela Merkel. En Allemagne, l’horeca restera fermée jusqu’au 10 janvier. D’ici là, les Allemands doivent se limiter à un maximum de 5 contacts, issus de seulement 2 ménages différents.
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