Les électeurs californiens ont voté: les plateformes de taxis, comme Uber et Lyft, peuvent continuer de travailler avec des conducteurs indépendants. Un référendum sur le statut des travailleurs était organisé le 3 novembre, jour des élections, dans tout l’État.
C’est un débat qui a fait couler beaucoup d’encre. Les entreprises comme Uber et Lyft ont basé tout leur modèle économique sur des travailleurs indépendants. Leurs chauffeurs n’ont, normalement, aucun lien de subordination. Cela permet aux deux firmes de ne pas leur verser de salaire fixe, de ne payer aucun congé et de ne pas offrir d’assurance maladie. Les travailleurs coûtent donc beaucoup moins cher.
En octobre dernier, la Cour d’appel de Californie avait décrété qu’Uber et Lyft devaient engager leurs travailleurs et qu’il était illégal de les traiter comme des sous-traitants indépendants. Pour se battre contre cette proposition, plusieurs entreprises basées sur l’économie de partage se sont donc associées pour proposer un projet de loi qui devrait leur permettre de ne pas se voir imposer une réglementation aussi stricte. Ce mardi, lorsque les citoyens californiens se sont rendus aux urnes, ils ont pu donner leur avis sur la question.
Exception
La proposition 22 doit donc offrir une exception à la loi de l’État pour ces entreprises. Et 58% des électeurs se sont montrés favorables à une telle décision. Le modèle économique de Lyft et Uber reste donc intact. Les chauffeurs n’auront pas droit au salaire minimum, aux congés de maladie payés et aux autres avantages dont bénéficient les employés. Si les Californiens avaient voté contre cette proposition, les deux entreprises avaient menacé de tout simplement quitter l’État.
Pour convaincre l’électorat, Uber et Lyft ont dépensé sans compter. Avec les entreprises de livraison de repas Postmates et Doordash et l’épicerie Instacart, ils ont rassemblé 200 millions de dollars pour leur campagne, rapporte le journal économique The Wall Street Journal.
‘Une goutte dans un océan’
Pour remercier les électeurs de leur avoir fait confiance, les entreprises visées par le référendum ont annoncé qu’elles tiendraient leurs promesses. Elles avaient promis de développer une assurance maladie, une indemnité kilométrique et une assurance accident pour leurs conducteurs indépendants. Pour les opposants, il ne s’agit que d’une goutte d’eau dans l’océan de problèmes que connaissent les conducteurs.
Uber et Lyft ont fait le bonheur de Wall Street mercredi soir. L’un a augmenté de 15%, l’autre de 13%.