Certaines voitures diesel polluent 10.000 fois plus que prévu, mais c’est surtout la faute des conducteurs

Après les moteurs truqués du Dieselgate, voici les les filtres à particules défectueux. Mais ici, il faut davantage blâmer les conducteurs que les constructeurs.

Les scientifiques de l’Université Catholique de Louvain (UCL) ont étudié les émissions de particules de 757 voitures (de catégorie Euro5 et Euro6) lors de leur passage au contrôle technique. Bonne nouvelle, la plupart d’entre elles présentaient de bons résultats. 85% des véhicules testés disposaient de filtres qui fonctionnaient correctement. Mieux encore, aucune particule ne s’échappait de 65% d’entre eux.

Mais d’autres voitures se sont révélées bien moins performantes. 15% des véhicules passés au crible par les chercheurs de l’UCL disposaient d’un filtre à particules défectueux ou n’en possédaient pas du tout. Ceux-ci émettent jusqu’à 10.000 fois de particules qu’une voiture normale.

Ces mauvais élèves sont si problématiques qu’ils mettent à mal les performances de toute de la flotte. Les auteurs de l’étude estiment que ces voitures problématiques multiplieraient par 5 les particules émises par l’ensemble des véhicules diesel vendus après 2010 en Belgique.

Principaux fautifs: les conducteurs. Certains s’évitent des frais en ne remplaçant pas leur filtre lorsque celui-ci arrive à saturation. D’autres décideraient tout simple de l’ôter… pour donner plus de puissance à leur bolide.

Certains conducteurs participent également au phénomène de façon plus inconsciente, en faisant une mauvaise utilisation de leur voiture. Quelqu’un qui roule essentiellement en ville et à faible allure ne permet pas à son véhicule de désencrasser correctement son filtre.

Des contrôles inefficaces

‘Les inventaires actuels d’émissions de particules fines ne prennent pas en compte cette proportion de filtres défectueux’, indique l’UCL.

Malgré leur pollution bien trop importante, ces véhicules passent le contrôle technique sans problème. En effet, les appareils utilisés actuellement chez nous ne permettent pas de calculer précisément la quantité de particules fines émises par les voitures. Or, cette pollution a un réel impact sur la santé et les poumons de la population.

En menant cette étude en collaboration avec les centres de contrôle technique, l’équipe de l’UCL souhaitait également les aider à mettre en place de nouveaux standards de mesure.

En 2021, les centres des 3 Régions belges devraient être équipés d’appareils capables de quantifier les particules. Ces nouveaux contrôles débuteront dès le 1er janvier 2022, précise Le Soir.

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