À la demande de la Chine, le service américain de vidéoconférence, Zoom, travaille sur un programme visant à bloquer les opposants au régime communiste. La semaine dernière, Zoom avait déjà supprimé les comptes de dissidents chinois qui voulaient commémorer le massacre de la place Tiananmen.
Une nouvelle extension devrait être installée sur le logiciel dans les prochains jours. Selon Zoom, son rôle sera de ‘supprimer ou bloquer les participants en fonction de la géographie’. De cette manière, l’entreprise affirme vouloir ‘répondre aux demandes des autorités locales’.
Zoom s’ajoute donc à la liste des entreprises occidentales accusées de censure dans le seul but de ne pas heurter Pékin. La semaine dernière, Apple a supprimé deux applications de podcast de son App Store en Chine à la seule demande du gouvernement.
Succès
La popularité de Zoom a grimpé en flèche grâce à la crise du coronavirus. La majorité de la population mondiale avait besoin d’une application de chat vidéo pour travailler ou pour maintenir les contacts sociaux avec des proches. À son apogée, le service comptait 300 millions de participants quotidiens aux réunions virtuelles. Dans le même temps, environ 256.000 entreprises de plus de 10 employés en sont devenues clientes. C’est 4 fois plus qu’il y a un an.
Le succès de l’application en Chine est incontestable. La société y a installé des succursales et des serveurs et un tiers des développeurs y travaillent.
Les militants chinois désapprouvent les décisions de Zoom. ‘Les entreprises avec une conscience ne devraient pas se soumettre aux demandes des dictatures’, a déclaré Wang Dan, l’un des principaux leaders du mouvement étudiant prodémocratique. ‘En tant que société américaine, Zoom doit défendre les valeurs des États-Unis.’ Wang et son équipe envisagent de poursuivre Zoom en justice. Ils sont maintenant passés à une plateforme d’appel vidéo de Google.