17 pays et 3.500 patients participaient aux tests lancés par l’OMS sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre le covid-19. Mais suite à plusieurs rapports alarmants sur ses dangers, l’étude a été suspendue ce lundi.
Début avril, l’hydroxychloroquine était considérée comme le traitement miracle contre le coronavirus. Le professeur français Didier Raoult en a fait la promotion sur les réseaux sociaux. Le président américain Donald Trump conseille à la population comme traitement et le prend lui-même en prévention.
Mais rapidement, des études plus poussées sur ce dérivé d’un antipaludéen ont commencé à douter de son efficacité. La dernière en date, publiée dans la revue médicale The Lancet, affirme que le traitement augmente le risque d’arythmies cardiaques et de décès dû au coronavirus.
Essais clinique de l’OMS
Suite à la lecture de cette étude, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé avoir suspendu les essais cliniques ce lundi 25 mai. Une décision importante vu que le processus est lancé depuis deux mois et que 17 pays et 3.500 personnes y participent. Mais l’étude publiée dans The Lancet semble beaucoup trop sérieuse pour ne pas être prise en compte.
Près de 100.000 patients atteints du Covid-19 ont pris part à l’étude entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020. 15% ont pris un traitement à base de chloroquine, d’hydroxycloroquine ou d’une combinaison d’une des deux molécules avec un antibiotique. Les résultats de ces patients ont été comparés aux autres malades qui n’ont pas pris ces médicaments. Les résultats sont interpellant:
- Le risque de mortalité: 9,3% pour le groupe témoin, 13% pour le groupe soigné à la chloroquine et dérivé.
- Taux d’arythmie cardiaque: 0,3% pour le groupe témoin, 8% pour les patients traités.
Le Data monitoring committee de l’OMS voudrait maintenant étudier les données de cette étude afin de vérifier qu’elle ne comporte pas d’erreurs.
La pause dans les essais cliniques est annoncée comme temporaire. Si une erreur est trouvée, les essais reprendront. Mais s’il s’avère que l’étude a respecté scrupuleusement le cadre des essais cliniques randomisés, il se peut que l’OMS mette définitivement fin à la saga de l’hydroxycloroquine.