Surtout connu en Chine pour son service de livraison ultra-rapide le jour de la commande ou le lendemain, JD.com lorgne désormais un nouveau marché dans les services technologiques, qui couvre la logistique, la publicité et le cloud computing. Un marché qui est aujourd’hui l’apanage d’Alibaba.
JD.com a atteint 362 millions de comptes clients actifs en 2019, révèle CNBC. Un sommet franchi grâce à ses services de livraison supersoniques qui ont continué de fonctionner pendant le Nouvel An lunaire alors que le coronavirus frappait durement l’économie.
L’entreprise pékinoise veut désormais s’appuyer sur ce réseau de livraison et de vente pour devenir une plateforme technologique de choix pour les clients américains. Sur un marché du cloud computing dominé par l’autre géant chinois Alibaba.
‘Depuis l’année dernière, notre nouvelle orientation claire chez JD a été de servir l’entreprise sur base (du développement) de la chaîne d’approvisionnement’, a déclaré Bowen Zhou, président du comité technologique de JD et président de JD Cloud & AI. ‘Lorsque nous examinons l’orientation de nos futures opérations, la technologie et les services sont un moteur essentiel de la croissance’, a-t-il ajouté.
Concurrence
Le développement de ces produits technologiques doit aider l’entreprise à atteindre ses objectifs internationaux. Notamment faire entrer les produits des entreprises tech américaines et européennes en Chine, grâce à une collaboration avec les entreprises du classement Fortune 500, les 500 premières sociétés américaines selon l’importance de leur chiffre d’affaires. Le cloud et l’intelligence artificielle sont ainsi devenus l’un des principaux secteurs d’activité de la société le 5 mars dernier.
De beaux objectifs, certes, mais la concurrence sera rude. JD.com doit se frotter à des géants qui ont déjà de la bouteille dans le secteur, tels qu’Alibaba, Tencent et Baidu. Il faudra creuser pour obtenir des parts dans le deuxième marché mondial pour les services d’infrastructure du cloud: celui d’Alibaba représente 46,4% des dépenses totales, suivi de Tencent à 18% et de Baidu à 8,8%, au quatrième trimestre.
Coronavirus
Comme beaucoup, l’entreprise n’est pas épargnée par l’impact du coronavirus. Une grande partie de sa livraison du premier trimestre a été retardée, mais Zhou reste confiant. Surtout grâce à la pression exercée par le virus sur l’accélération de la numérisation de nombreuses opérations commerciales. Un mal pour un bien.
Le confinement a également fait exploser le commerce en ligne, faisant les affaires des entreprises comme JD.com. Cette hausse de la demande s’accompagne néanmoins d’un besoin de main-d’oeuvre considérable. Pour pallier ce manque, JD.com et Alibaba ont lancé des programmes de ‘partage d’employés’, révèle le site Korii. En ’empruntant’ notamment des employés issus du secteur de l’horeca.
Grâce à ces programmes, ceux-ci sont autorisés à appartenir à deux entreprises à la fois. Un système qui pourrait bientôt être repris en Occident. Aux États-Unis, Amazon a déjà lancé un appel aux personnes ayant perdu leur poste dans l’industrie hôtelière, les restaurants et les voyages pour combler son déficit de 100.000 travailleurs. En espérant qu’il ne s’agira pas d’un énième statut ultra-précaire dans le système économique…
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