La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a perdu 325 millions de dollars (environ 300 millions d’euros) au cours de l’exercice nouvellement clôturé en raison de paris erronés sur l’évolution des prix du pétrole.
Le pétrole s’est effondré ces dernières semaines à la suite de la guerre des prix entre l’Arabie saoudite et la Russie, sur fond de ralentissement mondial de l’économie à cause de la pandémie de covid-19. Or Ryanair s’était prémuni contre une hausse des tarifs au moyen de contrats dits de couverture.
En temps normal, les compagnies aériennes accueillent une baisse des prix du pétrole comme une bonne nouvelle. Mais beaucoup d’acteurs se couvrent à l’avance contre d’éventuelles augmentations de prix dans leurs contrats de kérosène. Si le prix baisse, très fortement dans ce cas-ci, cela leur coûte donc de l’argent. Ryanair a donc annoncé qu’il allait passer dans ses comptes pour l’exercice tout juste achevé (le 31 mars) une charge de 300 millions d’euros en raison de pertes sur des couvertures financières liées aux prix du carburant.
Le transporteur à bas coût irlandais explique par ailleurs dans un communiqué que son bénéfice net pour 2019-2020, hors éléments exceptionnels, se situera dans le bas de la fourchette déjà communiquée et qui est comprise entre 950 millions et 1 milliard d’euros. Au cours du dernier exercice financier, Ryanair avait réalisé un bénéfice de plus d’un milliard d’euros.
Bonne santé financière
Pour l’exercice en cours, le groupe précise ne pas pouvoir communiquer de prévisions pour l’exercice 2020-2021 ‘étant donné l’incertitude permanente quant à l’impact et à la durée de la pandémie de coronavirus’. Ryanair assure cependant ‘qu’il est en bonne santé financière, sans dette et avec une trésorerie confortable’, alors que le secteur aérien au Royaume-Uni est sous pression en raison de cette crise sanitaire.
British Airways a ainsi décidé de placer une majorité de ses salariés en chômage partiel et, selon la presse britannique, la compagnie Virgin Atlantic se prépare à demander une aide au gouvernement, ce dernier ayant déjà prévenu que l’argent public serait utilisé en dernier ressort.
La crise sanitaire a un effet sans précédent sur le comportement des voyageurs, conséquence directe des fermetures de frontières et du confinement d’une partie de la population en Europe depuis la mi-mars. Le trafic de la compagnie a d’ailleurs plongé de 48 % sur un an à 5,7 millions de passagers transportés le mois dernier. Ryanair effectue désormais une vingtaine de vols par jour, contre plus de 2.500 avant l’apparition du nouveau coronavirus. Presque tous ses avions sont cloués au sol.
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