Pour relancer l’économie et restaurer la confiance, des chercheurs belges proposent d’identifier systématiquement les personnes immunisées contre le nouveau coronavirus et celles qui n’en sont pas porteuses. Elles pourraient par conséquent reprendre le travail en toute sécurité et relancer la production.
‘La première phase de la réponse économique à la pandémie de Covid-19 est déjà en cours avec des mesures qui sont relativement simples, même si elles sont coûteuses’, expliquent ce mardi les quatre économistes et épidémiologistes sur le site Vox eu.org, créé à l’initiative du Centre for Economic Policy Research (CEPR). La priorité est d’injecter massivement de l’argent public pour soutenir les travailleurs et les entreprises, que ce soit sous forme d’argent direct ou de garanties publiques. Le but: rassurer les marchés et les ménages.
Deux tests qui existent déjà
La deuxième étape est plus délicate, selon les chercheurs. Relancer l’économie implique de surmonter la peur que les gens ont de contracter le virus, au contact d’un collègue par exemple. Avant de relancer la production, il faut donc identifier les personnes qui ne seront pas infectées ou ne transmettront pas le virus.
‘Intensifier les tests de manière ciblée sur les travailleurs permettra de préserver les services essentiels et de relancer l’économie plus rapidement, tout en diminuant le risque que l’épidémie ne se ravive après la fin des restrictions’, écrivent les spécialistes. Ils précisent que les deux tests nécessaires existent déjà. ‘Nous ne pouvons pas attendre le développement de traitements ou de vaccins, qui devrait prendre 12 à 18 mois’, plaident-ils.
Les tests devraient d’abord cibler les professionnels de la santé et autres secteurs essentiels, comme les transports publics ou la distribution de biens essentiels, ajoutent les experts. Un dépistage à grande échelle pourrait ensuite être mis en œuvre.
Tester un échantillon représentatif de la population
Mais il faudrait aussi rapidement évaluer quelle proportion d’individus résistent au Covid-19. Cela permettra d’avoir une idée du nombre réel de personnes contaminées et du véritable taux de mortalité de la maladie. Les autorités pourront ainsi savoir si nous nous rapprochons d’une immunité collective. Les chercheurs plaident donc pour tester un échantillon représentatif de la population immédiatement.
Ce modèle de sortie de crise diminuerait les pertes en vies humaines, mais aussi le risque d’une crise économique accompagnée de graves tensions sociales, défendent les spécialistes.
Ils rappellent que les crises financières génèrent des coûts très élevés sur une période prolongée. Leur impact sur la santé peut se révéler négatif sur le long terme, comme après la crise de 2008. L’activité économique avait alors plongé parce que personne ne savait quelles banques étaient ‘saines’. L’argent public avait permis à l’activité économique de rebondir, mais restaurer la confiance avait été plus complexe, analysent les chercheurs.