Les scientifiques de plusieurs pays, dont la Chine et les États-Unis, se penchent depuis plusieurs semaines sur les effets de la transfusion de plasma sanguin dans la lutte contre le Covid-19.
Et si la solution pour enrayer la propagation du coronavirus était à chercher dans le sang des personnes qui sont parvenues à en guérir? ‘Il y a un effort inter-agences qui est fourni sur ce qu’on appelle le plasma de convalescence’, a récemment déclaré le patron de la FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, Stephen Hahn, lors d’un point d’information sur la pandémie de Covid-19. ‘C’est un domaine assez passionnant. Et encore une fois, c’est un domaine dans lequel nous avons aidé d’autres pays au fur et à mesure de l’évolution de la crise, c’est pourquoi la FDA travaille depuis un certain temps sur ce sujet’.
Cette annonce a surpris, mais satisfait, Arturo Casadevall, un expert en maladies infectieuses à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health. Comme l’explique le site de NBC News, ce chercheur américain travaille depuis plusieurs semaines à mettre sur pied un réseau d’hôpitaux et de banques de sang afin de collecter le sérum ou le plasma sanguin des patients qui ont guéri du coronavirus. Le but est d’utiliser ce plasma pour traiter les personnes gravement malades et renforcer le système immunitaire du personnel soignant.
Pour rappel, le plasma sanguin est le composant liquide du sang, duquel on a retiré les plaquettes et les cellules par centrifugation. Mais il regorge par contre encore d’anticorps.
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‘Notre meilleure option’
La technique n’est pas neuve – elle a notamment été utilisée lors de l’épidémie SRAS en 2002 – et elle consiste à récupérer les anticorps présent dans le plasma sanguin des patients guéris pour les transfuser aux malades et ainsi renforcer leur système immunitaire. Si de premiers rapports venus de Chine semblent encourageants, d’autres essais doivent encore être effectués pour avoir confirmation de l’efficacité de la technique dans la lutte contre le Covid-19.
Le grand avantage de cette méthode est qu’elle ne nécessite que quelques semaines pour être mise en place à grande échelle, tandis que l’élaboration d’un médicament ou d’un vaccin peut prendre des mois, voire plus.
Par contre, la transfusion de plasma comporte tout de même plusieurs inconvénients – peu fréquents – parmi lesquels le risque d’erreur dans le groupe sanguin, la transmission accidentelle d’autres agents pathogènes, etc.
‘Jusqu’à ce que des traitements médicamenteux plus efficaces soient prêts, cela pourrait être notre meilleure option’, résume Arturo Casadevall, qui espère parvenir à franchir les obstacles réglementaires à temps pour commencer à traiter des patients dans les quatre à six semaines à venir.