Boeing se rend ce mercredi au tribunal pour contester une demande des avocats représentant les victimes du crash d’un 737 MAX. Un procès qui arrive en même temps que la découverte par le constructeur de la présence d’objets dans les réservoirs de son avion.
Boeing comparaîtra ce mercredi devant la cour fédérale américaine à Chicago. La cause: son 737 MAX, bien sûr. Le constructeur doit faire face à une centaine de procès intentés par les familles de 157 victimes du crash d’un 737 MAX d’Ethiopian Airlines le 10 mars dernier, rapporte l’agence Reuters. Un crash qui est survenu cinq mois après un accident similaire sur un vol de Lion Air qui avait fait 189 morts.
Les familles remettent en cause les (non) réactions du constructeur aérien. Leurs avocats veulent savoir pourquoi Boeing et les autorités américaines ont pu permettre au MAX de continuer à voler après une telle catastrophe. Et si le constructeur a éventuellement caché des documents aux enquêteurs.
‘La question de savoir si et dans quelle mesure Boeing a caché aux enquêteurs de Lion Air des matériaux pertinents pour les défauts de conception de l’avion 737 Max est essentielle à la question de la responsabilité et des dommages-intérêts punitifs’, ont déclaré les avocats des victimes dans une requête au tribunal.
Boeing est en train de régler une série de procès liés à l’accident de Lion Air, mais les familles des victimes d’Ethiopian Airlines demandent un procès devant un jury. Les avocats des plaignants demanderont notamment au juge de statuer sur leur demande de registre des documents que Boeing a jusque maintenant refusée.
Une défense qui ne tient plus
Pour se défendre, Boeing avait affirmé que le National Transportation Safety Board (NTSB) restreint la diffusion de certains matériaux (il s’agit de l’organisme d’enquête indépendant du gouvernement américain chargé des enquêtes sur les accidents de transport civil.) Sauf que le NTSB en question a changé d’avis sur la question.
Dans une lettre adressée à Boeing, l’organisme indique que le constructeur peut désormais divulguer ‘tous les documents en sa possession’ qu’il n’avait pas partagés avec l’agence dans le cadre des enquêtes sur les accidents de Lion Air et Ethiopian Airlines. Boeing a par ailleurs accepté de programmer la déposition de John Hamilton, ingénieur en chef du 737 MAX, le 15 ou 16 avril. Les parties discutent toujours des conditions et d’autres demandes.
Des objets dans les réservoirs
Ce nouveau procès démarre au ‘mauvais moment’ pour Boeing. Le constructeur américain vient en effet de découvrir toutes sortes d’objets, des chiffons aux affaires de travail abandonnées, dans les réservoirs de carburant du 737 MAX. ‘C’est absolument inacceptable’, a déclaré un haut responsable dans un courriel adressé au personnel. À croire que les défauts n’étaient pas encore suffisants.
La société prend toutefois des mesures pour résoudre le problème et assure que cette nouvelle découverte n’entraînera pas de nouveaux retards. Le 737 MAX est à l’arrêt depuis près d’un an maintenant, alors que les dettes de Boeing s’accumulent toujours plus. Si elles ont doublé pour atteindre 27,3 milliards de dollars en 2019, elles risquent d’être encore bien plus lourdes cette année. Une crise qui a déjà entraîné la ‘démission’ du CEO Dennis Muilenburg et un triste record: le constructeur n’a vendu aucun avion en janvier, une première en 30 ans.
Pour se rassurer, Boeing pourra toujours se reposer sur un prêt de 12 milliards de dollars qu’il a réussi à dégoter, signe que les investisseurs ont toujours confiance…
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