Le mouvement de protestation français des «Gilets jaunes» a jusqu’à présent causé environ 200 millions d’euros de dégâts à des magasins et immeubles de bureaux. Les compagnies d’assurance veulent donc augmenter leurs primes de 100 à 150 %.
La Fédération française de l’assurance (FFA), l’association française des assureurs, évalue les destructions causées par les «Gilets jaunes» français au cours des dernières semaines à environ 200 millions d’euros. C’est ce qu’a déclaré un porte-parole de l’association lors de la présentation des résultats annuels. Les assureurs ont déjà versé 175 millions de ce montant aux magasins. Un montant supplémentaire de 25 millions d’euros a été versé aux propriétaires de véhicules endommagés ou incendiés. Les particuliers ayant subi des dégâts sur leurs biens ont également été indemnisés.
La FFA prévient maintenant d’un ajustement des primes d’assurance pour les magasins situés dans les grandes villes. L’augmentation serait de 100 à 150 %, soit au moins un doublement des primes actuelles.
«Un risque nouveau qui arrive, qui est le risque de vandalisme lié à des casseurs qui désormais viennent tous les samedis casser dans des villes. Les assureurs doivent le prendre en compte dans leur tarification et augmenter leurs primes d’assurance. Les primes vont être multipliées par deux ou par trois.» C’est ce que Cyrille Chartier-Kastier, spécialiste de l’assurance, a expliqué au site français BFMTV.
Les principales rues commerçantes françaises sont désormais des « zones à risque »
Les propriétaires de commerces éprouvent de plus en plus de difficultés à cause des actions des «Gilets jaunes». Depuis le début du mouvement, le chiffre d’affaires des magasins a diminué un peu plus chaque week-end. Maintenant, ce sont les primes d’assurance qui augmentent. Ces dernières semaines, les médias se sont surtout intéressés aux destructions sur les Champs-Élysées à Paris. Cependant, dans de nombreuses grandes villes et régions, les assureurs qualifient désormais les rues commerçantes de « zones à risques ».
Le préjudice économique causé par le mouvement des « Gilets jaunes » coûtera 0,2 % de son produit intérieur brut à la France. Cela représente un montant d’environ 4,4 milliards d’euros. C’est ce qui ressort des calculs du ministère de l’Économie. Auparavant, ce coût avait été estimé à 0,1 % du PIB par la Banque de France. Les deux institutions tiennent compte des dépenses non réalisées, des destructions et des dégâts causés à l’image du pays, qui dissuadent les touristes de venir.
La destruction de milliers de radars sur les routes coûtera également 660 millions d’euros supplémentaires de perte de revenus à l’État français au cours des deux prochaines années, ainsi que les coûts de réparation et de remplacement.