Principaux renseignements
- Le sentiment anti-chinois est en hausse en Corée du Sud, sous l’impulsion de groupes de droite préoccupés par la concurrence économique et l’influence chinoise.
- Les manifestations ont visé des entreprises et des communautés chinoises, alimentées par des théories du complot et des inquiétudes concernant la sécurité nationale.
- Cette montée du sentiment anti-chinois représente un défi pour le président sud-coréen Lee Jae-myung, qui cherche à améliorer les relations avec la Chine avant le sommet de l’APEC.
La Corée du Sud connaît une montée du sentiment anti-chinois quelques jours avant d’accueillir le sommet crucial de l’APEC, au cours duquel le président chinois Xi Jinping rencontrera Donald Trump. Des milliers de manifestants ont récemment défilé à Séoul, brandissant des drapeaux coréens et américains aux côtés de chapeaux Maga, en scandant des slogans tels que « La Corée pour les Coréens » et « Renvoyez les communistes ».
Montée des tensions
Cette montée du sentiment anti-chinois intervient à un moment délicat pour la Corée du Sud, dont le président, Lee Jae-myung, a donné la priorité à l’amélioration des relations avec Pékin. Il a prévenu que ces manifestations étaient préjudiciables aux intérêts nationaux et à l’image internationale. Les troubles ont même incité l’ambassade de Chine à émettre des avertissements de sécurité à l’intention de ses citoyens en Corée du Sud.
Les experts attribuent la montée du sentiment anti-chinois à une résurgence des mouvements de droite dans le pays. Les tensions de longue date avec la Chine, qui découlent de questions telles que les représailles économiques sur les systèmes de défense antimissile et la pêche illégale dans les eaux coréennes, ont été amplifiées par ces groupes.
Données de sondage
Les données des sondages révèlent une augmentation spectaculaire du sentiment anti-chinois en Corée du Sud au cours de la dernière décennie, passant de 16 pour cent en 2015 à plus de 71 pour cent en 2025. Cette tendance a été alimentée par les affirmations de l’ancien président Yoon Suk-yeol concernant l’infiltration communiste et l’ingérence de la Chine dans les élections, ce qui a conduit à sa tentative infructueuse d’imposer la loi martiale.
L’héritage de Yoon a inspiré un nouveau groupe de jeunes de droite appelé Freedom University, qui organise des rassemblements hebdomadaires. Si le mouvement original, dirigé par des évangélistes, reste influent, cette jeune génération s’y connaît en numérique et évolue dans un environnement où abondent les théories du complot prônant la résistance patriotique contre l’influence étrangère.
L’introduction récente de l’exemption de visa pour les groupes de touristes chinois, destinée à stimuler l’économie, a intensifié les protestations. Les opposants affirment que cette politique compromet la sécurité nationale.
Inquiétudes économiques
Les jeunes Coréens confrontés à des problèmes économiques tels que le chômage et la flambée des prix du logement sont particulièrement sensibles aux discours accusant la Chine d’être à l’origine de leurs malheurs. Les experts suggèrent que ces protestations reflètent des angoisses plus profondes quant à la position de la Corée du Sud dans un monde de plus en plus divisé par la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Les questions liées au tourisme, à l’immigration clandestine et aux investissements immobiliers chinois sont devenues des points de convergence de ce mécontentement.
Les manifestations ont ciblé les communautés et les entreprises chinoises dans des quartiers de Séoul tels que Myeongdong et Daerim-dong. Les manifestants ont harcelé les propriétaires de magasins et les clients chinois avec des chants racistes et ont exigé des cartes d’identité des passants pour vérifier leur nationalité. Leur message est un mélange de slogans empruntés à d’autres mouvements de droite, notamment « Yoon Again », « Stop the boats » et « Stop the steal ».
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