Principaux renseignements
- Les services secrets américains mènent la lutte mondiale contre la criminalité liée aux cryptomonnaies.
- En dix ans, près de 400 millions de dollars (340 millions d’euros) d’actifs numériques ont été saisis.
- La fraude en cryptomonnaies est en forte hausse : les citoyens américains perdent chaque année des milliards à cause d’escroqueries.
Les services secrets des États-Unis renforcent leur offensive contre la fraude liée aux cryptomonnaies. Le Global Investigative Operations Center (GIOC), une cellule spécialisée au sein de l’agence, se consacre aux délits financiers numériques. Au cours de la dernière décennie, le GIOC a saisi près de 400 millions de dollars (340 millions d’euros) en crypto. Une grande partie de ces fonds est conservée dans un seul portefeuille cold storage, faisant ainsi des services secrets l’un des plus grands dépositaires de cryptomonnaies au monde.
Formations et expertise internationales
L’opération est dirigée par la juriste Kali Smith, responsable de la stratégie crypto de l’agence. Son équipe dispense des formations spécialisées à des forces de l’ordre dans plus de soixante pays. L’accent est mis sur les juridictions où les réglementations sont laxistes, ou sur les programmes de résidence contre investissements, souvent exploités par les réseaux criminels.
Explosion de la fraude en cryptomonnaies
Les chiffres récents sont préoccupants : en 2023, les Américains ont déclaré avoir été victimes de fraudes liées aux cryptomonnaies pour un montant total de 9,3 milliards de dollars (7,9 milliards d’euros). Cela représente une augmentation de 66 pour cent par rapport à l’année précédente. Et la fraude dépasse le cadre numérique. À New York, un groupe d’investisseurs a été inculpé pour enlèvement et torture d’une connaissance, dans le but d’accéder à son portefeuille numérique.
Coopération avec les acteurs du secteur
Pour retrouver les fonds dérobés, les services secrets collaborent avec des acteurs majeurs du secteur crypto. Des plateformes telles que Coinbase et Tether jouent un rôle crucial. Une des saisies les plus notables concerne 225 millions de dollars (191 millions d’euros) en USDT, un stablecoin émis par Tether. Ces fonds étaient liés à des arnaques amoureuses, où des victimes sont manipulées par des relations fictives en ligne.
Mise en garde des autorités internationales
L’intensification des efforts coïncide avec une alerte émise par le Financial Action Task Force (FATF), l’organisme international de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Selon la FATF, l’usage illicite des actifs virtuels, en particulier des stablecoins, progresse à un rythme inquiétant. Ces monnaies sont de plus en plus utilisées par des hackers nord-coréens, des trafiquants de drogue et d’autres groupes criminels organisés.
Une infime partie des fonds volés est finalement récupérée. Ainsi, sur les 1,46 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) dérobés par la Corée du Nord lors du piratage de la plateforme Bybit, seulement trois virgule huit pour cent ont pu être récupérés.