Après la ‘honte de prendre l’avion’, c’est désormais la honte d’acheter ou ‘köpskam’ qui pourrait se répandre. Cette tendance venue de Suède et instiguée par une jeunesse qui s’identifie à Greta Thunberg est une réponse au changement climatique. Mais c’est le secteur de la mode qui pourrait ici prendre l’eau.
La Suède semble définitivement en avance sur les réflexions autour du réchauffement climatique. Le pays de Greta Thunberg n’hésite pas à remettre en question des habitudes bien ancrées, et c’est maintenant la mode qui en fait les frais. Le ‘flygskam’ (ou ‘la honte de voler’ si vous n’avez pas votre brevet en suédois) est désormais presque has been. Place à la tendance de 2020: le ‘köpskam’. Entrainez-vous à le prononcer, car ce concept deviendra bientôt très répandu, selon Jonas Arnberg, CEO de HUI Research.
Ce nouveau mouvement entend dénoncer le caractère irresponsable de la consommation (ici, de vêtements), comme le rapporte le journal Aftonbladet. Si les trains sont l’alternative à la honte de prendre l’avion, l’équivalent pour ‘la honte associée au fait d’acheter ou de consommer’ serait sans aucun doute les friperies et autres magasins de seconde main (oubliez Vinted, bien trop consumériste).
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Plus polluant que le commerce maritime
Si la prise de conscience climatique se répand au secteur de la mode, c’est qu’il s’agit d’un des secteurs les moins écologiques. Plus polluant que l’aviation civile et le commerce maritime, selon un rapport des Nations Unies. Et les réseaux sociaux participent à cette explosion des émissions de carbone, avec cette tendance qui pousse les influenceurs (ou pas) montrer leurs derniers achats à coup de hashtags agressifs. Tendance désormais clairement désapprouvée dans les pays scandinaves, vous êtes prévenus.
Devant cette honte du shopping croissante, c’est le secteur des vêtements de seconde main qui doit se réjouir. On savait déjà que les articles de friperie connaissaient un véritable regain fashion – une mode notamment prônée par les hipsters horrifiés de voir leur tenue portée par quelqu’un d’autre. Mais ce secteur alternatif devrait désormais bénéficier du soutien de la jeunesse militante pour le climat. Enfin, à condition qu’elle mette de côté ses habitudes consuméristes, du moins en termes de vêtements…
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