Principaux renseignements
- L’Algérie a abattu un drone malien près de sa frontière, affirmant qu’il avait pénétré dans l’espace aérien algérien.
- Le Mali conteste cette version, affirmant que le drone opérait sur le territoire malien lorsqu’il a été détruit par l’Algérie.
- L’incident a aggravé les tensions entre l’Algérie et l’Alliance des États du Sahel (AES).
La tension monte entre l‘Algérie et l’Alliance des États du Sahel (AES), un groupe composé du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Le conflit découle de la décision de l’Algérie d’abattre un drone malien près de sa frontière les 31 mars et 1er avril.
L’Algérie a justifié son action en affirmant que le drone avait violé son espace aérien de plus de deux kilomètres, le qualifiant de « drone de surveillance armé ». Cependant, le Mali conteste cette version, déclarant qu’une enquête préliminaire a montré que le drone opérait à l’intérieur du territoire malien, à environ dix kilomètres de la frontière algérienne.
Le conflit s’intensifie
À la suite de l’incident, l’AES a condamné les actions de l’Algérie en les qualifiant d' »acte irresponsable » et de violation du droit international. Ils ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger pour des consultations, affirmant que la destruction du drone entravait les efforts visant à neutraliser un groupe terroriste qui planifiait des attaques contre la confédération. Le Premier ministre malien a même accusé l’Algérie de parrainer le terrorisme international.
Un fossé plus profond se creuse
Cet incident met en lumière le fossé qui se creuse entre l’Algérie et les pays de l’AES. La formation de l’AES l’année dernière a été motivée par une série de coups d’État dans la région et le retrait subséquent de ces pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La région du Sahel est depuis longtemps en proie à des groupes armés liés à ISIL et à Al-Qaïda, ce qui a entraîné des violences contre les civils et des gains territoriaux par ces organisations extrémistes. L’Algérie a historiquement joué un rôle de médiateur entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs après l’indépendance du Mali de la France en 1960. Toutefois, les récents coups d’État militaires au Mali en 2020 et 2021 ont considérablement modifié les relations.
Désapprobation de l’Algérie
Le Mali et les membres de l’AES ont pris leurs distances avec la France et renforcé leurs liens avec la Russie. Ce changement a suscité la désapprobation des responsables algériens qui ont critiqué l’utilisation par le Mali de mercenaires russes et de drones armés près de la frontière algérienne. La fermeture de l’espace aérien rend encore plus complexe un paysage géopolitique déjà tendu dans la région du Sahel.
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