Le secteur italien de l’huile d’olive prospère alors que les oliveraies sont négligées


Principaux renseignements

  • Environ un demi-million d’hectares d’oliveraies italiennes sont abandonnés, ce qui ne laisse que 550 000 hectares sur les 1,1 million consacrés à l’oléiculture.
  • Une nouvelle législation vise à réduire l’abandon des terres agricoles et à atténuer ses effets négatifs sur la stabilité hydrogéologique.
  • Le marché italien de l’huile d’olive connaît une reprise économique, avec une augmentation des prix de gros due en partie à une différence de prix entre l’Italie et l’Espagne supérieure à 5 euros par kilogramme.

Le secteur italien de l’huile d’olive est confronté à un problème préoccupant : l’abandon généralisé des oliveraies. Les recherches indiquent qu’environ un demi-million d’hectares, sur un total de 1,1 million d’hectares consacrés à l’oléiculture, sont actuellement négligés. Au cours de la dernière décennie, le nombre d’entreprises oléicoles a diminué de 31 pour cent, notamment dans des régions comme les Abruzzes, qui ont enregistré une baisse de 37 pour cent de ce type d’entreprises.

Efforts pour faire face à la crise

Pour tenter de résoudre cette crise, une nouvelle législation visant à réduire l’abandon des terres agricoles a été adoptée. Cette initiative, soutenue par l’Association des villes oléicoles et défendue par l’honorable Pino Bicchielli dans le cadre du décret sur l’environnement, vise à atténuer les conséquences négatives des terres agricoles abandonnées sur la stabilité hydrogéologique. Le président de l’Association des villes oléicoles, Michele Sonnessa, a salué l’approbation de la loi comme une avancée significative, soulignant sa capacité à inverser la tendance inquiétante de l’abandon des oliveraies.

Les oliveraies et les communautés locales

L’Association prévoit de mettre en œuvre plusieurs initiatives en 2024, notamment la création de comités techniques chargés d’élaborer une législation contre l’abandon des oliviers, l’organisation de marches nationales lors d’événements communautaires pour sensibiliser la population et le lancement de projets pilotes pour la récupération des oliveraies abandonnées. Ces efforts impliqueront une collaboration avec l’ANCI de Toscane et les entités territoriales locales. M. Sonnessa a souligné la nécessité de faire face à cette crise, en rappelant la signification culturelle des oliviers et leur importance pour les communautés locales. Il a également souligné le rôle de l’oléiculture dans la résolution des problèmes environnementaux tels que les risques climatiques, les incendies de forêt et la conservation de la biodiversité.

Augmentation économique sur le marché italien de l’huile d’olive

En revanche, le marché italien de l’huile d’olive connaît une embellie économique. Les prix de gros de l’huile d’olive extra vierge italienne ont augmenté, s’écartant des tendances de prix observées en Espagne et en Tunisie. Cette année a été marquée par une rupture notable de la corrélation traditionnelle des prix entre les huiles d’olive italiennes et espagnoles, les prix italiens approchant près de 10 euros par kilogramme alors que les prix espagnols ont chuté en dessous de 4 euros par kilogramme.

Différence de prix entre l’Italie et l’Espagne

Cet écart de prix, qui dépasse les 5 euros par kilogramme, est largement imputable à la flambée des prix de l’huile d’olive italienne dans des régions comme les Pouilles, la Calabre et la Sicile. En revanche, l’industrie espagnole de l’huile d’olive est confrontée à des difficultés croissantes en raison de la faiblesse des prix, la production étant estimée à 1,3 million de tonnes, mais les prix chutant à 4 euros par kilogramme.

Tension entre les producteurs et les secteurs industriels

Ces conditions ont conduit à des contrats proposés à des taux inférieurs aux coûts de production, créant des tensions entre les producteurs agricoles et les secteurs industriels au sein du marché de l’huile d’olive. La situation espagnole reflète une dynamique similaire vécue par les producteurs italiens au début des années 2000, mettant en évidence la lutte permanente entre les réalités de la production et les pressions exercées sur les prix par les consommateurs.

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