La confiance des investisseurs dans les finances publiques françaises est en hausse ce matin après les initiatives visant à empêcher une majorité parlementaire pour le Rassemblement National (RN) d’extrême droite.

Dans l’actualité : L’écart de taux franco-allemand, un baromètre de la méfiance envers les obligations d’État françaises, baisse ce matin de 4,9 %, à 65 points de base. Plus l’écart de taux avec le pays de référence qu’est l’Allemagne est grand, plus la méfiance envers les titres d’État français est élevée. Mais cet écart se réduit, ce qui signifie que la confiance des investisseurs en France augmente. Il s’agit d’une première réaction aux derniers développements politiques.

Plus de contexte : Environ 220 candidats se sont retirés du second tour des élections parlementaires, comme cela a été révélé hier soir à la date limite pour de telles décisions. Il s’agit principalement de candidats de l’alliance de gauche Nouveau Front Populaire et du camp autour du président français Emmanuel Macron. En retirant leur propre candidature, ils espèrent que les groupes d’électeurs se rassembleront pour bloquer le candidat du RN d’extrême droite.

Pour rappel : Après le premier tour de scrutin de dimanche dernier, qui a été remporté de manière convaincante par le RN en termes de pourcentage, seulement 56 des 577 sièges ont été attribués.

• Les 501 sièges restants sont donc encore en jeu lors du second tour dimanche prochain.
• Si le RN obtenait la majorité absolue au parlement, Macron se retrouverait dans une situation difficile en tant que président. La formation de fronts d’opposition hier soir rend ce scénario moins probable.
• La plupart des observateurs s’attendent maintenant à ce qu’un parlement composé de trois grands blocs émerge, sans majorité absolue pour le RN. Un tel résultat limiterait également les marges de manœuvre de Macron, mais pas autant qu’un parlement dominé par le RN.

Écart

Vue d’ensemble : Un écart de taux de 66 points de base est loin du seuil critique de 80 points de base, qui avait été dépassé le 14 juin.

• Mais il reste néanmoins nettement supérieur aux 45 points de base observés peu après les élections européennes du 9 juin, également remportées par le RN. C’est alors qu’un Macron déterminé a décidé de convoquer des élections parlementaires anticipées.
• Selon certains analystes, un écart franco-allemand de 60 à 65 points de base pourrait devenir la norme à moyen terme, en partie en raison des doutes sur la viabilité des finances publiques françaises.