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De Croo tend la main à De Wever pour un gouvernement de centre-droit, « mais alors la N-VA doit cesser de parler de réforme de l’État »

De Croo tend la main à De Wever pour un gouvernement de centre-droit, « mais alors la N-VA doit cesser de parler de réforme de l’État »
Bart De Wever (N-VA) et Alexander De Croo (Open Vld) – NICOLAS MAETERLINCK/BELGA MAG/AFP & DIRK WAEM/Belga/AFP via Getty Images

Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) a clairement exprimé ce qu’il souhaite dimanche lors d’un débat avec le président de la N-VA, Bart De Wever. Il préfère un gouvernement de centre-droit avec une majorité flamande. Mais pour cela, De Wever doit abandonner ses revendications communautaires, a précisé De Croo.

Contexte : Un gouvernement fédéral avec une majorité flamande semble, d’après les sondages, uniquement possible avec la N-VA à bord. Pour De Croo, cette majorité flamande est importante. Il n’est donc pas illogique qu’il tende la main à De Wever.

  • « Ma préférence va à un prochain gouvernement fédéral avec une composition de centre-droit », a déclaré De Croo dimanche après-midi lors du débat avec De Wever sur VTM. Le Premier ministre souhaite également voir se former une coalition de droite du côté francophone, avec le MR et Les Engagés.
  • De Wever a depuis longtemps une vision différente de la coalition la plus logique, celle avec la N-VA et le PS. Ces deux partis doivent alors discuter d’une prochaine réforme de l’État. Ce plan était sur la table lors de la dernière formation du gouvernement, mais a été bloqué par les libéraux et les verts.
  • De Croo veut donc adopter une autre approche, mais un gouvernement sans le PS signifie que De Wever ne pourra pas travailler sur son modèle confédéraliste. Pour cela, il a besoin du soutien du parti qui sera probablement à nouveau le plus grand dans le sud : le PS. De Croo veut donc que « cette réforme de l’État soit mise de côté ». « Que nous formions ensemble un gouvernement socio-économique », a-t-il invité De Wever.
  • De Wever, quant à lui, a appelé De Croo à ne pas former un gouvernement sans majorité flamande, ce qui revient de facto à un gouvernement sans la N-VA. « Il n’est pas impossible que l’on ne puisse plus former de gouvernement à aucun niveau sans nous », a-t-il clarifié.
  • « Et alors nous irons jusqu’au bout », a déclaré De Wever de manière limpide. Il reste sur sa position : des réformes institutionnelles et une réforme de l’État sont nécessaires pour la prospérité de la Belgique.

« De Wever se cache à Anvers »

Le cheval de bataille de De Croo : une gouvernance stable et efficace.

  • En même temps, il y a eu un vrai débat entre les deux. De Croo a insisté sur sa vision : avec lui à la tête du gouvernement en tant que Premier ministre, la Belgique a traversé plusieurs crises. Il n’attend pas de grandes aventures comme une réforme de l’État.
  • Il n’hésite pas à attaquer le gouvernement flamand où la N-VA est au pouvoir. « Si Demir me contacte pour déployer l’armée contre les agriculteurs, je me demande : que se passe-t-il là-bas ? » De Croo est critique à l’égard de la politique de l’azote adoptée par le gouvernement flamand. Les entrepreneurs sont visés par le Conseil d’État « dès qu’ils empilent deux pierres », dit-il.
  • De Croo reproche également à De Wever de se montrer trop peu. Il s’est « caché à Anvers », estime De Croo. « Vous auriez dû prendre la direction du gouvernement flamand. Vous auriez dû garder Zuhal Demir et Ben Weyts à leur tâche », attaque De Croo.
  • Il l’a formulé ce matin sur Radio 1 de la manière suivante : « Dans le prochain gouvernement, les poids lourds doivent être à la table du gouvernement. Ceux qui ont formé le gouvernement, qui ont dirigé la campagne ou mené les négociations, doivent être à la table du gouvernement. »
  • Et De Croo se voit également à la tête du prochain gouvernement. Il ne veut pas être rétrogradé et servir comme ministre sous un autre Premier ministre. « Soit je reste Premier ministre, soit je fais autre chose. C’est ce qui est arrivé à mes prédécesseurs aussi », dit-il à Humo.
    • Ce « autre chose » semble être le poste de haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité dans la Commission européenne, un poste pour lequel De Croo viserait, selon ses proches et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

« La Flandre paie la note »

Le cheval de bataille de De Wever : la prospérité flamande et un budget équilibré.

  • De Wever, quant à lui, a souligné la prospérité flamande. Dans l’actuel gouvernement Vivaldi, il n’y a pas de majorité flamande, alors que la Flandre assure les revenus et les exportations, a-t-il souligné. Ou comme il le dit souvent : « Nous payons la note ».
  • Et cette note, selon De Wever, est constituée de l’absence de réforme fiscale, des coûts croissants des pensions et des soins de santé et de l’augmentation de la dette publique.
  • La solution pour cette dette publique, selon De Wever et la N-VA, est donc de réaliser des économies importantes. Selon les calculs du Bureau du Plan, les plans budgétaires de la N-VA réduisent le plus la dette publique, de 8,11 % du PIB d’ici 2029. Le parti espère surtout économiser sur la coopération au développement et la sécurité sociale.
  • Le fait que la Flandre puisse présenter un budget plus sain est donc un motif de fierté pour De Wever. Il qualifie le budget de « structurellement sain ». « La Flandre est gouvernée de manière puissante et centre-droit », conclut le président de la N-VA.
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