ING a préfacé l’année à venir sur le marché de l’immobilier. Il ressort entre autres que 64% des locataires n’ont pas le capital suffisant pour devenir propriétaire.
Dans l’actu : une année encore difficile pour le marché immobilier en Belgique.
- Dans son étude, ING estime qu’il « semble peu probable que nous assistions à un fort rebond du marché immobilier en 2024 ». Certes, les taux hypothécaires ont baissé ces dernières semaines, mais la banque ne voit pas les taux plonger pour le reste de l’année, malgré la probable baisse des taux à court terme des banques centrales, au printemps prochain.
- Dans les faits, les conditions sont toujours aussi difficiles. La capacité d’emprunt a diminué de 11% entre le début de l’année 2022 et le troisième trimestre de l’année 2023. « Début 2022, un couple à revenu moyen empruntant 90% du prix sur une durée de 25 ans devait consacrer chaque mois 29% de son revenu net imposable au remboursement du prêt. À la fin de l’année 2023, ce pourcentage était déjà passé à 36% », écrit ING.
- Dans le même temps, les prix de l’immobilier ont continué à augmenter en Belgique. En 2024, les prix devraient poursuivre leur hausse de 1,5%, estime ING, ce qui correspond cependant à une baisse au vu de l’inflation qui dépassera sans doute les 3%, selon les prévisions du Bureau fédéral du Plan.
- Insuffisant pour redonner de la confiance aux acheteurs : « 64% des locataires interrogés dans le cadre de notre enquête déclarent qu’ils aimeraient acheter leur propre logement, mais qu’ils ne disposent pas d’un capital suffisant », commente Wouter Thierie, économiste chez ING Belgique.
- Dans tous les cas, les Belges privilégient toujours autant les emprunts à taux fixe. Au deuxième trimestre 2023, 96% des emprunteurs en Belgique ont choisi un prêt hypothécaire à taux fixe de plus de 10 ans. L’écart se creuse avec les pays européens, notamment avec l’Allemagne et les Pays-Bas, où on anticipe visiblement une baisse des taux hypothécaires et où on privilégie donc des taux variables.
Le score PEB
Zoom avant : les Belges sont plus enclins à la rénovation.
- Une autre partie de l’étude se penche sur les scores énergétiques des logements. Les Belges sont plus enclins à rénover leur futur bien. Dans les chiffres, 38% indiquent qu’un mauvais score PEB reste un obstacle à leur achat. Ils étaient encore 49%, il y a un an.
- Ceci s’explique par la baisse des prix des matériaux, mais aussi par la baisse des prix des biens qui disposent d’un mauvais score énergétique. Les prix de ces logements sont clairement sous pression.
- L’étude conclut sur une note plus pessimiste : près de 9 Belges sur 10 estiment que les objectifs climatiques pour l’immobilier sont inatteignables. L’Europe a fixé comme objectifs que tous les biens immobiliers disposeraient d’un score PEB A d’ici à 2050. Aujourd’hui, moins de 5% des habitations répondent déjà à cet objectif.
- 56% pensent que le coût d’une rénovation énergétique sera trop élevé pour de nombreux propriétaires. Mais il semble aussi y avoir un problème de conscientisation : seuls 28% des Belges se disent conscients que chaque maison doit être climatiquement neutre d’ici 2050, a calculé l’étude.