Dans l’actualité : lors des Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris, la France introduira à grande échelle des caméras de vidéosurveillance en temps réel pilotées par l’IA. Il s’agit d’une première en Europe.

Avec l’IA, 8 personnes suffisent pour surveiller 2 500 caméras

Zoom avant : le projet prévoit la mise en place de caméras dites « intelligentes ». Celles-ci sont destinées à observer les abords des futurs sites de compétition, tels que le Stade de France et la Tour Eiffel. Par ailleurs, les transports en commun seront pareillement compris dans le projet.

• Ces caméras, dotées d’intelligence artificielle, sont capables de détecter les foules, de remarquer et de signaler les comportements suspects.
• Aujourd’hui, certaines de ces caméras sont déjà utilisées pour surveiller certains lieux. Grâce à l’IA, huit employés ont la capacité de surveiller 2.500 caméras.
• Ces caméras n’ont rien à voir avec les plus de 45.000 caméras de vidéosurveillance que compte déjà la capitale française.
• Pour l’industrie française de la vidéosurveillance, qui a généré un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros en 2020, les Jeux olympiques sont une occasion en or de tester leurs produits. En outre, ils peuvent démontrer ce qu’il est possible de faire avec une surveillance dopée par l’IA.

La France et l’essor de la surveillance de masse

Zoom arrière : la France a historiquement construit un système de surveillance robuste grâce à des lois sécuritaires et anti-terroristes, écrit Politico.

• Plusieurs facteurs ont contribué à l’essor de la surveillance de masse en France. Le pays n’est pas seulement caractérisé par un État historiquement très centralisé, mais aussi par un discours politique de plus en plus axé sur l’ordre public. Le discours politique est également de plus en plus axé sur la loi et l’ordre. Les attentats terroristes des années 2010 ont par ailleurs joué un rôle.
• Le programme du président Macron pour une soi-disant autonomie stratégique a stimulé les géants français de la défense et de la sécurité, ainsi que les startups technologiques innovantes, afin qu’ils puissent rivaliser avec les entreprises américaines, israéliennes et chinoises à l’échelle mondiale.
• Selon Caroline Lequesne Roth de l’Université Côte d’Azur, « les technologies de surveillance sont un cheval de Troie pour l’intelligence artificielle ».
• « L’Europe est entre l’influence de la Chine et des États-Unis. L’idée est de donner aux entreprises françaises l’opportunité de se développer. »

L’introduction de systèmes de vidéosurveillance avancés lors des Jeux olympiques de 2024 marque une étape importante à l’intersection de la technologie, de la sécurité et de la protection de la vie privée. Si l’objectif de ces développements est d’améliorer la sécurité publique, il est essentiel de répondre aux préoccupations relatives à la vie privée, aux libertés civiles et au risque d’abus. La crainte d’être constamment surveillé peut conduire à l’autocensure et à la restriction de la liberté d’expression. Trouver le bon équilibre entre la sécurité et les libertés individuelles nécessite un cadre juridique complet. Mais aussi des mécanismes de surveillance robustes et un dialogue permanent entre les citoyens, les décideurs politiques et les experts en technologie.

MB