La Banque centrale européenne a annoncé mercredi soir le déblocage d’une enveloppe de 750 milliards d’euros destinés à des rachats de dette publique et privée. L’objectif: tenter de contenir les répercussions sur l’économie de la pandémie de coronavirus.
Ces rachats, venant au-delà de l’enveloppe supplémentaire de 120 milliards d’euros pour 2020 décidée six jours auparavant, se feront d’ici à la fin de l’année, a précisé l’institution dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion téléphonique du conseil des gouverneurs.
La BCE investit dans Programme d’achat d’urgence en cas de pandémie (PEPP). De cette façon, elle espère réduire les taux d’intérêt sur les obligations, ce qui devrait rendre l’emprunt moins cher.
‘Des temps extraordinaires appellent des mesures extraordinaires’, a déclaré Lagarde. ‘Notre engagement envers l’euro est illimité. Nous utiliserons toutes les ressources disponibles dont nous disposons dans le cadre de notre mandat.’
L’objectif premier est de venir en aide à l’Italie et à la Grèce, tous les deux fortement touchés par la crise économique qui a suivi la crise sanitaire.
‘Plein soutien aux mesures exceptionnelles prises ce soir par la BCE’, a écrit M. Macron sur Twitter, réagissant aux 750 milliards d’euros débloqués par la BCE, face à la crise déclenchée par l’épidémie de coronavirus. ‘A nous Etats européens d’être au rendez-vous par nos interventions budgétaires et une plus grande solidarité financière au sein de la zone euro. Nos peuples et nos économies en ont besoin’, a-t-il ajouté.
La Fed injecte 1.000 milliards
De leurs côtés les Etats-Unis et la Fed ont décidé d’injecté 1.000 milliards de dollars. La banque centrale américaine avait abaissé son taux principal à 0,25% contre 1,25%.
Plus tôt cette semaine, Laurence Boone, l’économiste en chef de la France, pays membre de l’OCDE, a déclaré que la crise économique dans laquelle l’épidémie de Covid-19 a plongé le monde est « destructrice et n’a rien de semblable ». Dans une interview accordée au Journal du Dimanche (entrée payante), elle a recommandé qu’un plan d’urgence soit élaboré au niveau de l’UE.
‘Toutes ces économies sont tellement intégrées qu’il est inutile de la jouer en solo intelligemment. C’est aussi le seul moyen de calmer les marchés’, a expliqué Boone dans le journal dominical français. Il est secondaire que les normes de Maastricht soient temporairement non respectées. La santé de 500 millions de personnes est en jeu. ‘Il faut faire tout ce qu’il faut’, a-t-elle ajouté. Ce qui fera à nouveau croître l’économie, c’est l’endettement. Cette croissance doit donc être soutenue à tout prix. Les déficits budgétaires temporaires et contrôlés n’ont qu’une importance mineure, selon l’économiste en chef de l’OCDE.