5G: Furieux contre Boris Johnson, Donald Trump pourrait avoir un plan pour étouffer la domination de Huawei

Le procureur général américain William Barr a déclaré que les États-Unis devraient prendre des participations dans Nokia et Ericsson pour ‘émousser’ la volonté de domination de la firme chinoise Huawei, selon CNBC.

Les relations américano-britanniques sont pour le moins tendues depuis que le Royaume-Uni a décidé d’offrir à Huawei un rôle (limité) dans le déploiement de la 5G sur son territoire. Les États-Unis exigeaient eux une interdiction totale de Huawei, qu’ils accusent d’espionnage pour fournir à Pékin une ‘porte dérobée’ sur les informations sensibles d’autres pays.

Selon un rapport du Financial Times, cette décision a fait sortir Donald Trump de ses gonds: le président américain aurait exprimé une ‘colère apoplectique’ envers le premier ministre britannique lors d’un appel tééphonique. Il semblerait qu’il n’apprécie pas qu’on lui dise non, alors que son pays avait effectué plusieurs semaines de lobbying pour que ses alliés européens bloquent à leur tour Huawei.

Des parts dans Nokia et Ericsson

Le problème pour les États-Unis, c’est qu’ils ne disposent pas de rival pour concurrencer la firme chinoise. Si les appels pour un concurrent américain se multiplient, cette tâche s’avère plus facile à dire qu’à faire en raison des longs délais et du coût élevé que représente le développement de la technologie 5G, alors que celle-ci se déploie déjà doucement dans le monde entier.

Reste-t-il que les principaux rivaux de Huawei sont la société finlandaise Nokia et la société suédoise Ericsson. Ni une, ni deux: William Barr voit ici la solution toute trouvée.

‘Nous devons prendre une décision sur le cheval que nous allons monter dans cette course’, a déclaré Barr lors d’un discours prononcé lors d’une conférence organisée par le Centre d’études stratégiques et internationales. ‘Qui est le ou les fournisseurs d’équipements 5G sur lesquels nous allons compter pour concurrencer Huawei dans le monde entier afin de remporter des contrats auprès des opérateurs et d’atténuer la volonté de domination de Huawei ?’ Vous avez maintenant la réponse: Nokia et Ericsson.

‘Un intérêt positif’

Selon William Barr, les deux entreprises n’ayant pas ‘l’envergure de Huawei ni le soutien d’un pays puissant avec un grand marché intégré comme la Chine’, il suggère que les États-Unis envisagent ‘activement’ d’acheter une participation. ‘Mettre notre grand marché et notre puissance financière derrière l’une de ces entreprises, ou les deux, en ferait un concurrent bien plus redoutable et éliminerait les inquiétudes concernant leur pérennité’, a-t-il poursuivi.

De son côté, un porte-parole de Nokia a indiqué à CNBC que ‘nous nous réjouissons toujours de l’intérêt des investisseurs pour Nokia’, sans commenter davantage. Et si Ericsson n’a pas encore réagi, son plus grand actionnaire, Cevian Capital, se réjouit déjà de l’intérêt des États-Unis ‘clairement positif’ pour l’entreprise, la Suède et les actionnaires.

On peut le comprendre: à la suite de cette annonce, les actions Ericsson ont augmenté de près de 3,7 % vers 10 heures du matin (heure londonienne), alors que Nokia enregistrait une hausse d’un peu plus de 4 %. Ils pourraient donc s’en réjouir, oui… Sauf si les deux entreprises se vexent des commentaires assez dévalorisants de Barr sur leur position si lointaine derrière Huawei qu’ils ont besoin de l’aide américaine.

Mike Pence rejette l’idée

Le vice-président américain Mike Pence a refusé vendredi d’approuver cette suggestion de William Barr. ‘Un grand respect pour le procureur général Barr, mais nous pensons que la meilleure façon d’avancer est ce qu’Ajit Pai a annoncé ces derniers jours’, a déclaré M. Pence, en référence aux efforts du président de la Commission fédérale des communications pour libérer plus de spectre pour l’utilisation de la 5G sans fil.

‘C’est le plan que le président a approuvé et qu’il poursuivra’, a déclaré M. Pence, ajoutant que les États-Unis peuvent étendre la 5G ‘en utilisant la puissance du marché libre et des entreprises américaines’.

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