“2019: la zone euro mutualisera les dettes, Apple rachète Tesla et Corbyn devient Premier ministre”

La banque danoise Saxo a publié sa liste de 10 prévisions audacieuses pour l’année à venir.

Comme à son habitude, la banque danoise Saxo Bank a publié une liste de 10 prédictions « scandaleuses » pour l’année à venir. C’est ce que l’on appelle un « Black Swan Exercise ». Les « cygnes noirs » (‘Black Swans’), sont des événements extrêmes qui surprennent et ont un impact majeur, puis sont rationalisés par des explications a posteriori. Ils ont été théorisés par l’économiste mathématicien et ex-trader de produits dérivés américain d’origine libanaise Nicholas Taleb Nassim dans son ouvrage «The Black Swan: The Impact of the Highly Improbable ».

Un cygne noir est un évènement qui satisfait trois caractéristiques : il est rare, son impact est extrême, et il est rétrospectivement prédictible, alors qu’il ne l’était pas au moment de sa survenance.

 L’année dernière, Saxo avait prédit l’effondrement du cours du bitcoin, la chute brutale de l’indice boursier S & P, la démission du dirigeant sud-africain Jacob Zuma et la reconquête par la gauche de la Chambre des représentants américaine. Pour le reste, les prévisions étaient en grande partie fausses.

Voici les prévisions pour 2019 :

1. La zone euro mutualisera les dettes

Les positions de dette insoutenables de la plupart des pays de l’UE, associées aux manifestations de rue, à la hausse des taux d’intérêt et au ralentissement de l’économie forcent un débat européen sur la manière de gérer cette nouvelle crise. Lorsque l’Italie ne parviendra pas à refinancer 300 milliards d’euros de prêts arrivés à échéance, les taux d’intérêt exploseront. Les banques auront de plus en plus de difficultés et lorsque la contagion aura atteint la France, les hommes politiques comprendront que l’UE est au bord du gouffre. L’Allemagne et d’autres pays de la zone euro voudront sauver à tout prix l’union monétaire. On décidera que toutes les dettes supérieures à 50 % du PIB seront rachetées par la BCE et que le reste sera garanti par l’intermédiaire d’euro-obligations. En outre, une union budgétaire sera créée pour financer tous les déficits budgétaires supérieurs à 3% du PIB.

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2. Apple rachète Tesla

Avec un trésor de guerre de 237 milliards de dollars de liquidités et la nécessité de pénétrer de nouveaux marchés, Apple rachète le constructeur de voitures électriques Tesla au cours de 520 $ par action. C’est 100 $ de plus par action que le prix contre lequel Elon Musk avait affirmé il y a quelques mois avoir «obtenu un financement» pour pouvoir sortir son entreprise du marché boursier. Toute l’opération coûte 90 milliards de dollars à Apple, soit le cash-flow généré par l’entreprise en un an.

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3. Trump limoge le président de la FED, Jerome Powell

L’économie américaine plongera d’ici à 2019 et elle entraînera le marché boursier dans sa chute. Comme le président de la FED, Jerome Powell, refuse de prendre des mesures pour stimuler l’économie, le président Trump le remplacera par Neel Kashkari, président de la Banque centrale de l’État du Minnesota. Ce dernier injectera plus de 5 000 milliards de dollars dans l’économie sur la demande de Trump en vue de la réélection de celui-ci en 2020. Le taux d’intérêt baissera à 1 % et l’inflation s’établira à 6 %. Le petit épargnant fera une nouvelle fois les frais de cette politique. 

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4. Jeremy Corbyn devient Premier ministre du Royaume-Uni

Après que Theresa May n’a pas réussi à faire adopter son plan pour le Brexit par le Parlement britannique, la sortie du Royaume-Uni de l’UE patine et de nouvelles élections se préparent. Le parti travailliste les remporte sur la base d’un programme avec lequel il réintroduit «le socialisme du XXe siècle». Les entreprises sont nationalisées et les taxes augmentent fortement. La livre sterling perd 20 % supplémentaires et vaut moins que l’euro, l’incertitude entourant le régime de Corbyn oblige les investisseurs étrangers à fuir le Royaume-Uni.

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5. Les dettes des entreprises provoquent une crise sur les marchés financiers

General Electric (GE) est contrainte de solliciter la protection du « Chapter 11 » (la protection contre les créanciers) pour  restructurer une dette de 100 milliards de dollars. La chute de ce géant entraîne tout le marché du crédit et les entreprises technologiques ne sont pas épargnées. Lorsque Disney se lance sur le marché du streaming vidéo, Netflix en particulier doit payer pour sa stratégie de dette insouciante.

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6. La bulle australienne éclate

Après que les prix de l’immobilier ont augmenté de 373 % depuis 1961, l’Australie entre en récession, ce qui conduit à une baisse de moitié des prix de l’immobilier. Le gouvernement de Canberra ne peut sauver les banques qu’en injectant 195 milliards d’euros dans le système.

7. L’Allemagne entre en récession

Les droits d’importation sur les voitures allemandes et européennes et l’adaptation lente des constructeurs allemands à l’ère de la voiture électrique ont bouleversé le secteur. Alors que l’industrie – qui génère 14 % du PIB allemand –  tombe à l’arrêt, l’Allemagne entre en récession au troisième trimestre de 2019.

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8. Une tempête solaire cause 2 milliards de dollars de dégâts

Une augmentation soudaine de l’activité solaire dans les pays occidentaux a causé 2 milliards de dollars d de dégâts aux satellites, aux infrastructures de télécommunication et aux réseaux électriques. Cette somme est inférieure de 20 % à celle qui avait été envisagée en 2013 dans une étude de la compagnie d’assurance Lloyds of London.

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9. Il y aura une taxe sur le transport

Pour lutter contre la pollution atmosphérique et le changement climatique, une taxe mondiale sur les transports est introduite pour les compagnies aériennes et les transports maritimes. Elle équivaut à 50 dollars (44 euros) par tonne de CO2 émise. Les actions des entreprises de transport s’effondrent.

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10. Le FMI change ses critères

Le FMI et la Banque mondiale n’utilisent plus le PIB (produit intérieur brut, c’est-à-dire la somme de tous les biens et services qu’un pays produit au cours d’une année) comme critère de mesure de l’activité économique. Les deux institutions tiennent désormais compte de la productivité. Celle-ci est mesurée sur la base du rendement par heure travaillée, ce qui est une meilleure mesure pour mesurer le niveau de vie dans un pays.

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