Sheryl Sandberg quitte Meta. Qui ? Celle qui a occupé le poste de directrice des opérations au sein de l’entreprise de Mark Zuckerberg durant 14 longues et fructueuses années. Un départ qui marque la fin d’une époque, d’après le PDG de Meta. Et il n’a pas tout à fait tort, car au-delà de la perte d’un élément inestimable pour l’entreprise, Mark Zuckerberg se retrouve désormais seul à la tête de Meta.
« Elle a créé des opportunités pour des millions de personnes à travers le monde, et elle mérite le crédit pour une grande partie de ce qu’est Meta aujourd’hui », a écrit le fondateur de Facebook sur son réseau social. Des propos justes puisqu’en tant que directrice des opérations (COO) au sein de Meta, Sheryl Sandberg – qui est notamment passé chez Google – est parvenue à rendre l’entreprise une affaire incroyablement fructueuse. Entre 2008 et 2021, le chiffre d’affaires de Meta est en effet passé de 272 millions à 118 milliards de dollars, soit une augmentation de 43.000%. Un véritable exploit qui est en grande partie dû à Sheryl Sandberg.
Un écosystème publicitaire efficace
C’est au niveau de la publicité que la COO de Meta s’est démarquée. Elle a en effet supervisé des centaines d’initiatives et favorisé la création d’un écosystème publicitaire moderne. C’est grâce à elle que les petites entreprises sont parvenues à cibler des clients du monde entier en exploitant les données personnelles des utilisateurs des plateformes sociales de l’entreprise, comme le souligne Axios. Elle a mis l’accent sur l’échelle et les résultats mesurables pour les annonceurs, des éléments particulièrement intéressants pour ces derniers, qui a conduit au succès commercial massif de Meta.
Celle que l’on qualifie de la « femme la plus puissante de la tech » a également joué un rôle important dans la formation des annonceurs pour appréhender les opportunités qu’offrait Facebook, mais aussi pour maitriser efficacement la plateforme et ainsi en tirer le meilleur profit.
Au fil des années, la réussite du modèle publicitaire de Meta a attiré la convoitise et influencé bon nombre de développeurs d’application qui ont tenté de copier son modèle.
Un duo dangereux
Mais la carrière de Sheryl Sandberg au sein de Meta n’a pas été de tout repos non plus. Le modèle publicitaire supervisé par la COO était certes très efficace, il a en effet permis de créer des publicités « sur mesure », mais il a aussi été accompagné de nombreux scandales concernant la vie privée des utilisateurs, dont celui de Cambridge Analytica. Elle aurait par ailleurs joué un rôle dans la dissimulation de l’ampleur de l’ingérence russe.
Avec Mark Zuckerberg, Sheryl Sandberg formait « l’un des duos de gestion les plus dangereux et les plus dommageables de tous les temps », indiquait en 2018 le professeur de marketing à la Stern School of Business de l’Université de New York Scott Galloway. Son départ pourrait donc être une bonne chose. D’autant plus que la nomination de Javier Olivan, actuellement directeur de la croissance de l’entreprise, au poste de COO annonce une nouvelle ère, selon Zuckerberg.
Il n’empêche que le PDG de Meta perd son fidèle bras droit à un moment inopportun. L’entreprise fait en effet face à de nombreuses difficultés. Perte d’utilisateurs de Facebook, bénéfices réduits, problèmes de modération sur les différentes plateformes, notamment sur les métavers de Meta. Mark Zuckerberg est désormais « seul » pour gérer toutes les difficultés que rencontre son empire.
Le comité de direction ne compte désormais qu’un seul membre
Mark Zuckerberg est en effet dorénavant seul à bord du comité de direction. La démission de Sheryl Sandberg, qui souhaite se concentrer sur sa famille, marque en effet la dernière d’une longue série au sein du comité de direction de Meta. Désormais, les 5 dirigeants qui étaient à la tête de l’entreprise avec Mark Zuckerberg lors de l’introduction de Facebook en bourse en 2012 sont partis.
L’année dernière, le directeur commercial David Fischer et le directeur de la technologie Mike Schroepfer ont abandonné le navire respectivement en mars et en septembre. Le premier s’occupait de la gestion des revenus de l’entreprise, notamment ceux tirés de la publicité et devait gérer les partenariats avec les grands annonceurs. Comme Sandberg, il était préalablement passé chez Google avant de rejoindre l’équipe de Zuckerberg.
Le second, Schroepfer, était en charge de toutes les technologies majeures de Meta ; intelligence artificielle, réalité virtuelle pour le métavers, mais aussi la blockchain pour les projets financiers.
En 2014, c’est le directeur financier David Ebersman qui a fait un pas de côté. L’année précédente, un an seulement après l’introduction en bourse de Facebook, l’avocat général de l’entreprise, Ted Ullyot, a pris sa retraite.
Mais être l’unique membre du comité de direction n’est-il pas justement ce que cherchait Mark Zuckerberg. L’homme ne semble en effet pas vouloir lâcher les commandes de l’entreprise et s’accroche tant bien que mal à sa direction, et ce, malgré l’image peu glorieuse qu’il a auprès du grand public et potentiellement des investisseurs.