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Alors que la zone euro pourrait déjà être entrée en récession, les investisseurs sont plutôt optimistes en 2024 pour les marchés

Alors que la zone euro pourrait déjà être entrée en récession, les investisseurs sont plutôt optimistes en 2024 pour les marchés
Christine Lagarde & Luis de Guindos – Alex Kraus/Bloomberg via Getty Images

Si certains gouverneurs de la BCE tentent de calmer le jeu, en repoussant les espoirs d’une baisse rapide des taux, les investisseurs et analystes gardent leur optimisme. Un optimisme mesuré, toutefois.

Pourquoi est-ce important ?

L'économie européenne avance en eaux troubles. Elle pourrait même connaitre en ce moment même une récession technique. Mais ce n'est pas forcément mal accueilli par les investisseurs qui pensent que cela poussera la BCE à baisser ses taux dès le printemps prochain. Après quoi l'économie de la zone euro pourrait reprendre sa marche en avant, et entrainer les marchés avec elle.

La zone euro déjà en récession ?

Dans l’actu : le numéro 2 de la BCE tempère les attentes.

  • Luis de Guindos, le vice-président de la BCE, pense que la zone euro est peut-être déjà entrée en récession, au second semestre 2023. « Les indicateurs conjoncturels suggèrent une contraction économique en décembre, confirmant la possibilité d’une récession technique dans la seconde moitié de 2023 », a-t-il déclaré dans des propos recueillis par Bloomberg.
    • Une récession technique est marquée par deux trimestres consécutifs de rétraction de l’activité économique. Or, au 3e trimestre 2023, la zone euro s’était déjà contractée de 0,3%. Les indices PMI laissent présager un autre ralentissement au 4e trimestre.
  • Du côté de l’inflation, elle affichait en décembre un taux de 2,9%, en hausse par rapport au mois de novembre (2,4%). En prenant toutefois une perspective plus large, l’inflation est clairement dans une tendance à la baisse en zone euro, aussi bien pour l’inflation générale que l’inflation sous-jacente (hors alimentaire et énergie).
    • Mais de Guindos a émis un nouvel avertissement. La forte baisse de l’inflation de l’automne devrait être moins prononcée en 2024 : « Le rythme rapide de la désinflation que nous avons observé en 2023 devrait ralentir en 2024 et marquer une pause temporaire au début de l’année, comme ce fut le cas en décembre. »
  • Du côté de la baisse des taux, le gouverneur estime aussi qu’il faut se montrer prudent, rejouant le rôle de Christine Lagarde, lors de la dernière réunion de la BCE. Même l’habituelle colombe, le gouverneur de la Banque de France, Francois Villeroy de Galhau, ne veut plus parler d’une date précise pour le début de la baisse des taux, suggérant « l’année 2024 » sans plus de précisions. Le Croate Boris Vujcic juge aussi qu’un mouvement avant l’été est peu probable.

2024 dans le vert ?

L’essentiel : les investisseurs sont plus optimistes.

  • Ce n’est pas non plus l’euphorie. Les économistes estiment que 2024 devrait ressembler à une année de transition pour l’économie de la zone euro. Mais plusieurs institutions voient l’inflation baisser plus vite que la BCE ne le pense, et anticipent donc des baisses des taux d’intérêt plus rapides. D’autant que le ralentissement économique semble déjà entamé.
    • Du côté de Goldman Sachs, on estime que l’inflation sous-jacente devrait atteindre l’objectif de 2% au 4e trimestre 2024. L’institution bancaire imagine donc une première baisse des taux en avril, suivie de réductions de 25 points de base à chaque réunion jusqu’à ce que les taux atteignent 2,25 % début 2025. Cela impliquerait au total 6 baisses des taux, pour 150 points au total.
    • Du côté de la Deutsche Bank, on pense que la zone euro démarrera en récession/stagnation pour reprendre son envol au 2e semestre 2024. « Nous nous attendons à ce que l’inflation baisse rapidement pour atteindre son objectif à mesure que les chocs d’offre se dissipent, et que la BCE commence rapidement à réduire ses taux », explique la banque. Un environnement bénéfique aux actions, donc.
      • L’institution bancaire ajoute qu’à plus long terme, la situation est rendue beaucoup floue par trois facteurs : la transmission monétaire (de la BCE aux banques nationales), le marché du travail (le taux de chômage est au plus bas) et la compétitivité (à son plus bas historique).
    • Du côté de Barclays, on sent arriver une nouvelle consolidation pour les marchés européens, dans le vert sur l’ensemble de l’année 2024. La banque voit toujours arriver un atterrissage en douceur, couplée à une baisse des taux.
  • Rappelons, l’indice boursier paneuropéen Stoxx 600 a clôturé l’année en hausse de 12,6 %, contre 21% pour le S&P 500 américain.
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