Samedi, 140 personnes ont été tuées à Sanaa, la capitale du Yémen, alors qu’elles participaient à une cérémonie funéraire ; 525 autres ont été blessées. Parmi les victimes, on trouve de nombreux politiciens et des fonctionnaires qui œuvraient pour la paix dans la région. Selon April Alley, la spécialiste du Yémen de l’International Crisis Group, ce massacre aura des conséquences graves pour le processus de paix du pays.La situation dans le pays pays arabe présente encore plus de similitudes avec la Syrie. Ici aussi, on a un président (Abd Rabbo Mansour Hadi), qui a perdu le contrôle sur certaines régions du pays, avec, en face, un groupe de rebelles (les Houtis), qui bénéficient du soutien des puissances étrangères.
L’Iran est sur du côté des rebelles, tandis que l’Arabie Saoudite est intervenue militairement pour soutenir le régime de Hadi au cours des 18 derniers mois. Et tout comme en Syrie, les États-Unis sont aussi impliqués ici. Les services de renseignement américains ont soutenu leur allié l’Arabie saoudite avec des informations et le pays lui a également fourni des bombes de précision.
L’ONU succombe au chantage des Saoudiens
En juin, on a appris les Nations Unies avaient décidé de retirer l’Arabie Saoudite d’une liste des pays accusés de crimes graves contre des enfants, en raison des craintes de représailles sous la forme d’une “fatwa” émise par des religieux saoudiens.
Des sources diplomatiques ont confirmé que pour la première fois dans l’histoire de l’ONU, un pays cité dans un rapport en a été retiré, après a publication de ce rapport. Dans ce dernier, les Saoudiens étaient accusés d’être responsable de la mort de plus de 400 enfants au Yémen.
Les meurtres et les mutilations de milliers d’enfants au Yémen
Depuis le début du conflit au Yémen en mars 2015, la coalition dirigée par le royaume saoudien a orchestré des bombardements intensifs au Yémen. Ceux-ci ont été aléatoires que des centaines d’enfants innocents auraient perdu la vie.
“Des violations graves des droits des enfants ont fortement augmenté en fréquence, en raison de l’escalade du conflit”, pouvait-on lire dans le rapport de l’ONU qui a été approuvé par le Secrétaire général de l’Organisation, Ban Ki Moon.
Les Nations Unies, une « organisation anti-musulmans »
Immédiatement après cette publication, les Saoudiens ont débuté une campagne diplomatique sans précédent pour exiger que leur pays soit retiré du rapport. Des religieux saoudiens auraient émis une “fatwa financière” consistant à déclarer que l’ONU est une organisation anti-musulmans, impliquant la suppression du concours de l’Arabie saoudite au financement de plusieurs agences et projets des Nations Unies, y compris l’aide palestinienne.
Plus tard, on a appris que l’ONU avait décidé de procéder provisoirement au retrait du royaume saoudien de la liste noire des pays qui commettent des crimes graves contre des enfants, dans l’attente d’une enquête conjointe.
La guerre civile dure depuis 18 mois
La guerre civile au Yémen a commencé en mars 2015, et elle est la conséquence de la tourmente qui a suivi la Révolution yéménite en 2011-2012, qui a renversé le gouvernement de Saleh. Depuis lors, les Houthis chiites se sont rebellés contre le nouveau gouvernement, majoritairement sunnite d’Al-Hadi et ils occupent une grande partie du nord du Yémen, y compris la capitale Sanaa.