La Commission européenne ouvre une enquête sur X : Elon Musk en fait-il assez pour lutter contre la désinformation ?

Après des lettres, des courriels et des messages, la Commission européenne a décidé d’ouvrir une enquête formelle sur X. L’enquête devrait révéler si X se conforme à la nouvelle loi sur les services numériques (DSA) et si l’entreprise et son propriétaire Elon Musk en font assez pour lutter contre les contenus préjudiciables.

Pourquoi est-ce important ?

La société X est confrontée à un grand nombre de désinformations. Son propriétaire, Elon Musk, semble incapable de supprimer les contenus haineux de sa plateforme. L'idée que la Commission européenne réagisse officiellement à cette situation était dans l'air depuis un certain temps.

Dans l’actualité : la Commission européenne ouvre quatre enquêtes formelles sur X pour des infractions possibles au DSA.

  • Musk et son équipe sont depuis longtemps accusés de ne pas faire assez pour lutter contre la désinformation et les discours haineux sur X.
  • La Commission européenne ouvre maintenant quatre enquêtes sur X pour examiner la manière dont la plateforme traite la désinformation et la lutte contre les contenus illégaux.
  • Elle examine également le degré de transparence de X en matière de publicité et d’accès aux données pour les chercheurs.
  • Enfin, la question se pose également de savoir si X n’a pas induit les utilisateurs en erreur lorsque la signification du célèbre badge bleu a changé. Auparavant, cette coche correspondait à un profil vérifié. Désormais, toute personne qui paie pour une adhésion premium obtient une coche sur son profil.
  • « La Commission examinera de près la conformité de X avec le DSA afin de s’assurer que les citoyens européens sont protégés en ligne comme l’exige le règlement », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission chargée de la politique numérique.
  • Une enquête de plusieurs mois attend maintenant X, qui pourrait se voir infliger des amendes allant jusqu’à 6 % des bénéfices mondiaux, écrit Politico.

« L’UE utilisera pleinement sa boîte à outils »

Zoom arrière : la bataille entre Musk et la Commission européenne se poursuit.

  • X est sous le feu des critiques depuis un certain temps pour n’avoir pas respecté le DSA. Musk a déjà reçu une lettre le 13 octobre de la part du commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton. Ce dernier souhaitait obtenir une réponse de la part de Musk concernant des informations potentiellement préjudiciables et inexactes sur le site X concernant la guerre entre Israël et le Hamas.
  • Cela a donné lieu à une série de tweets, dans les deux sens, entre Musk et Breton. Selon Musk, le code de X est open source, que tout le monde peut consulter. Breton a estimé que cette réponse n’était pas suffisante et s’est référé au DSA, qui contient des règles strictes contre les discours de haine.
  • Une fois de plus, Breton a insisté sur l’importance du DSA : « Nous disposons désormais de règles claires, d’obligations ex ante, d’un contrôle rigoureux, d’une mise en œuvre rapide et de sanctions dissuasives, et nous utiliserons pleinement notre boîte à outils pour protéger nos citoyens et nos démocraties ».

La réponse : « Nous coopérons ».

  • Politico a demandé une réaction à X. Joe Benarroch, membre du conseil d’administration, s’est contenté d’une réponse courte, mais précise : « X reste déterminé à se conformer à la loi sur les services numériques et coopère avec le processus réglementaire. »
  • Musk lui-même a déjà indiqué publiquement qu’il souhaitait soutenir le DSA. Toutefois, à huis clos, il envisagerait de retirer X du marché européen si la plateforme doit se conformer à encore plus de réglementations.
  • Meta a également découvert la rigueur de la législation européenne. Cette société a lancé son clone de X, Threads, en Europe la semaine dernière, après des retards dus au fait que l’application n’était pas conforme aux lois européennes sur la protection de la vie privée, entre autres.
    • Si Musk ne parvient pas à maîtriser sa plateforme, voire doit la fermer en Europe, cela donnera sans aucun doute un coup de pouce à Meta.

(JM)

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